☕️ 72 000 victimes d’arnaques et de prélèvement frauduleux : à Lyon, un procès hors norme
72 000 victimes de prélèvements frauduleux et d’arnaques, 2 400 parties civiles, deux amphithéâtres d’université et une web radio en continu pour les accueillir en plus de la salle d’audience…
Le procès qui s’ouvre aujourd’hui à Lyon, dans lequel 14 hommes font face à 22 chefs de mise en examen parmi lesquels celui d’ « escroquerie en bande organisée », est d’une dimension rare.
Il a pu s’ouvrir à la suite de l’arrestation d’un stagiaire puis alternant d’une agence Adecco de Besançon, explique La Charente Libre. Dix mois plus tard, les enquêteurs avaient réussi à débrouiller l’écheveau de discussions et de réseaux animés sur le darkweb pour orchestrer des escroqueries en tous genres : fausses demandes de MaPrime Rénov, de Chèques Vacances, de Pass Culture, d’assurance-vie…
L’affaire avait débuté en 2022, lorsque la filiale française de la société d’intérim Adecco subit un vol massif de données. En juin, le stagiaire qui sera finalement arrêté livre ses identifiants et mots de passes à « Abeloth », un pseudonyme utilisé en ligne.
Cinq mois plus tard, Adecco porte plainte, alors que plus de 32 000 intérimaires se sont vu prélever des sommes de 49,85 euros, juste sous le seuil d’autorisation préalable, et que 40 000 autres ont subi des tentatives de prélèvements bloquées à temps ou remboursées par les banques.
Les données saisies ont aussi permis au fameux « Abeloth » et à son réseau de fabriquer de fausses cartes Vitale et des comptes bancaires dédiées au blanchiment des fonds volés.

Composé de cinq ou six hackers jamais condamnés, d’un « personnage central » qui s’est lancé dans ces activités à seulement 19 ans et auquel les enquêteurs reconnaissent des « capacités intellectuelles élevées », le réseau de prévenus est très jeune. Pour son « cerveau », les enquêteurs évoquent une « escalade addictive » dans la « recherche de failles » informatiques, au point d’avoir « continué ses activités » en prison, grâce à des smartphones.
Le reste des membres du réseau sont plutôt connus des forces de police pour des affaires d’escroqueries, violences ou trafic de stupéfiants.
Auteur : Mathilde Saliou
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