Catastrophe à la Nasa : Donald Trump vire le nouveau directeur avant même qu’il prenne son poste !

La guerre en Ukraine a sonné le début du déclin de la Russie en tant que puissance spatiale mondiale. Donald Trump va-t-il faire de même avec le spatial américain ? Dans sa guerre illogique contre les sciences et obnubilé par une baisse des dépenses, le président américain est-il en train de sonner le glas pour la Nasa ? Après les scientifiques et les partenaires internationaux, c’est au tour des Américains de trembler pour l’avenir de l’agence qui a emmené les astronautes sur la Lune.

Dès les premiers jours de son mandat, Donald Trump avait proposé son champion pour diriger la Nasa : Jared Isaacman, astronaute privé, entrepreneur et grand ami d’Elon MuskElon Musk. Ce weekend, à quelques jours de l’approbation finale du Congrès américain, Donald Trump revient sur sa décision et vire ainsi Jared Isaacman avant même de l’avoir embauché. Pourquoi ?

Déloyauté

On peut dire que Jared Isaacman a été en quelque sorte victime de cette grande purge de la Nasa annoncée par le Projet 2025 de la fondation Heritage qui préparait le mandat de Trump pendant sa campagne présidentielle l’année dernière. En résumé : la loyauté avant tout. C’est sur ce point que Donald Trump a décidé de revenir sur la candidature de son champion.

« Après un examen approfondi de ses précédentes collaborations, je retire par la présente la nomination de Jared Isaacman à la tête de la Nasa. J’annoncerai prochainement un nouveau candidat qui sera en phase avec la mission et qui donnera la priorité à l’Amérique dans l’espace », précise Donald Trump dans un communiqué. Une décision qui choque jusqu’aux soutiens d’Elon Musk. En cause, un récent don de Jared Isaacman aux Démocrates, les opposants politiques au parti du président.

Jared Isaacman avait également émis des réserves sur la baisse du budget 2026 de la Nasa annoncées au lendemain de son audition au Sénat. Désavoué, déloyal aux yeuxyeux des Trumpistes, Isaacman a également été lâché quelques jours après le départ d’Elon Musk du gouvernement fin mai.

Couperet budgétaire, étrange stratégie

Finalement, le retrait d’Isaacman est surtout une bonne nouvelle pour lui, car il n’aura pas à servir d’architectearchitecte de la déconstruction des sciences spatiales à l’agence. D’après les documents de la Maison Blanche, le budget 2026 de la Nasa indique sabrer 50 % du budget scientifique et l’annihilation des dizaines de missions spatiales… Une véritable boucherie dont il ne vaut mieux pas être l’artisan !

Le budget de la Nasa doit encore passer sous le regard du Sénat, et on sait déjà que la proposition des Trumpistes ne fait pas du tout l’unanimité, car, en plus des missions, la Maison-Blanche entend bien réduire d’un tiers les effectifs de l’agence, soit des milliers d’ingénieurs et de chercheurs qui risquent d’être mis au chômage et de fuir vers des puissances spatiales concurrentes des États-Unis, comme en France ou au Royaume-Uni. De plus, une telle fuite est une véritable aubaine pour la Chine qui compte bien devenir la première puissance scientifique du monde.

Même si le Sénat bataille, le budget de la Nasa devrait être réduit d’un quart l’année prochaine, et retomber de 24,9 à 18,8 milliards de dollars, la plus forte chute depuis 1961. Les missions scientifiques sont les plus visées avec plus de 50 % de coupes à venir, un massacre en adéquation avec certains discours du côté de la Maison-Blanche.

Révisionnisme, anti-science, mutinerie ?

« Les universités sont nos ennemies », tel est le titre du discours tenu en 2021 par JD Vance, aujourd’hui vice-président des États-Unis et, à ce titre, patron du programme spatial américain. Sa montée en puissance dans le gouvernement va de pair avec le départ d’Elon Musk et de Jared Isaacman. Il n’hésite pas à réécrire l’histoire du programme spatial américain en supposant que celui-ci n’a bénéficié d’aucune aide étrangère, sans rappeler la précieuse aide de l’ancien nazi Wernher von BraunWernher von Braun et autres réfugiés allemands qui ont aidé les États-Unis à bâtir leurs premières fuséesfusées à partir du missile V2.

JD Vance est un des cerveaux de la guerre de Donald Trump contre les scientifiques. Il faut donc s’attendre à voir la nomination d’un nouveau directeur de la Nasa à son image. C’est le pire scénario pour la National Aeronautics and Space AdministrationNational Aeronautics and Space Administration. Faut-il s’attendre à la disparition de la célèbre agence spatiale américaine, avec une redistribution des activités au secteur privé ? Trump est déjà en train de mettre à mort l’agence nationale de la météométéo, la NOAA, sur fond de climatosceptisme. Ce genre de croyance de la part des Trumpistes peut nous amener à toutes les possibilités.

La Nasa va-t-elle mourir sans résistancerésistance ? Après la rébellion d’Harvard et des universités américaines, l’espoir pourrait venir d’une catégorie d’employés fédéraux qui n’a pas encore parlé depuis l’élection de Donald Trump : les astronautes, véritables héros vivants dans le pays. Le budget de la Nasa prévoit une baisse de leurs missions dans l’ISSISS (Agence spatiale internationale) et leur vend la promesse impossible d’une mission sur Mars. Après avoir déjà été insultés, vont-ils se laisser faire cette fois-ci ? Jared Isaacman était apte à les comprendre. Qu’en sera-t-il avec le prochain nominé ?