Ces étranges explosions cosmiques qui intriguent les scientifiques
C’est un phénomène que les scientifiques ne parviennent pas encore à expliquer. Une explosion spatiale d’une nature particulière a été observée en 2018, à 200 millions d’années-lumière, rapporte la BBC, ce dimanche 4 mai. Ce fracas a gagné en intensité lumineuse à toute vitesse, bien plus que ce à quoi on pourrait s’attendre pour une explosion d’étoile classique – une supernova –, avant de disparaître. Nommée AT2018cow, cette étonnante explosion – qui avait à peu près la même taille que notre système solaire – a rapidement été surnommée « la vache ».
Depuis, les astronomes ont détecté une poignée d’autres événements similaires. Ils sont décrits comme des « transitoires optiques bleus rapides » (LFBots). La lettre L fait référence à leur luminosité tandis que leur couleur bleue résulte de la température extraordinairement élevée de l’explosion, d’environ 40 000 degrés Celsius. Le O et le T de l’acronyme font, eux, référence au fait que ces événements apparaissent dans le spectre de la lumière visible (optique) et qu’ils sont de courte durée (transitoires).
Un indice crucial sur la matière noire
Les scientifiques pensaient d’abord que les LFBots étaient des étoiles qui auraient tenté d’exploser avant d’imploser, formant un trou noir en leur cœur, qui les aurait ensuite consumées de l’intérieur. Mais une autre théorie gagne peu à peu du terrain : ces éruptions pourraient se produire lorsqu’une classe inconnue de trous noirs de taille moyenne, ou trous noirs de masse intermédiaire, engloutit les étoiles qui s’en approchent trop.
À LIRE AUSSI Elon Musk et Mars : le spectre de la fuite en avantSi cette théorie se révèle exacte, cela fournirait une preuve essentielle de l’existence de ce genre de trou noir, chaînon manquant entre le plus petit et le plus grand trou noir de l’Univers. Car si les astronomes sont raisonnablement convaincus de l’existence de ces objets, personne n’en a encore apporté la preuve définitive. Il s’agirait aussi d’un indice crucial pour expliquer en partie l’origine d’un des plus grands mystères de l’Univers, la matière noire, qui constituerait plus de 80 % de la masse de l’Univers.
Un phénomène encore très rare
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Daniel Perley, astronome à l’université John-Moores de Liverpool, explique néanmoins à la BBC que pour déterminer avec certitude ce que sont ces « transitoires optiques bleus rapides », un échantillon beaucoup plus large est nécessaire. Des données sur une centaine d’entre eux seraient l’idéal. « Malheureusement, ils sont très rares », souligne le scientifique.
Il serait pour autant possible de se rapprocher un peu plus de ce chiffre l’année prochaine grâce au lancement d’un télescope orbital israélien, l’Ultraviolet Transient Astronomy Satellite, qui devrait être capable de détecter d’autres LFBots grâce à son très grand champ de vision. En attendant ces nouvelles données, le mystère persiste autour de ces étonnantes explosions spatiales.
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