« C’est un nouveau miracle pour Voyager 1 » : la Nasa parvient à rallumer ses moteurs éteints depuis plus de 20 ans
« C’est un nouveau miracle pour Voyager 1 ! », jubile Todd Barber du Jet Propulsion Laboratory de l’Agence spatiale américaine. Grâce à l’habileté de ses équipes d’ingénieurs, l’un des jeux de propulseurs de la mythique sonde spatiale lancée en 1977 pour explorer le Système solaire externe a pu être réparé… alors que le vaisseau se trouve actuellement à 25 milliards de kilomètres de notre planète, filant à la vitesse faramineuse de 56.000 kilomètres/heure dans l’espace interstellaire !
Voyager 1 était équipée au départ de dix instruments scientifiques mais la plupart ont été débranchés par la Nasa afin d’économiser l’énergie de la sonde. Crédits : Nasa
Recevoir des commandes
Ces moteurs jouent un rôle crucial pour la survie de la sonde. C’est grâce à eux que Voyager 1 oriente son antenne parabolique de 3,7 mètres de diamètre vers la Terre, lui permettant de recevoir des commandes et transmettre les informations collectées par ses instruments scientifiques. S’ils ne fonctionnent pas, elle ne pourrait donc plus communiquer avec le Deep Space Network de la Nasa – réseaux d’antennes situées aux Etats-Unis, en Espagne et en Australie dont les plus imposantes mesurent 70 mètres de diamètre. La sonde deviendrait alors complètement muette… et la mission serait définitivement perdue.
Résidus de carburant
Or en 2004, les systèmes de chauffage des propulseurs principaux étaient tombés subitement en panne. Considérant ceux-ci comme irréparables, la Nasa avait alors mis en marche les propulseurs de secours. Mais au printemps dernier, ces moteurs d’appoint ont montré à leur tour des signes de défaillance. Des résidus de carburant accumulés après chaque mise à feu commençaient en effet à obstruer les tuyaux, au point de mettre en péril les seuls réacteurs qui fonctionnaient encore.
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Manœuvre risquée
Il fallait donc agir. Une manœuvre aussi délicate que risquée (elle aurait pu entraîner une explosion) sur les circuits contrôlant les systèmes de chauffage a permis ainsi de rallumer les propulseurs principaux, éteints depuis plus de vingt ans. « Ces propulseurs étaient considérés comme morts et c’était une conclusion légitime, précise Todd Barber. Mais l’un de nos ingénieurs a eu l’intuition de penser qu’ils étaient peut-être quand réparables. » De quoi donner un sursis supplémentaire au plus lointain engin spatial encore en fonctionnement… qui pourrait fêter son jubilé en 2027 !
Auteur : Franck Daninos
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