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Alors que la remontée des droits de douanes décidée par les États-Unis s’approche à grands pas, Washington accentue la pression pour que ses partenaires commerciaux évitent un maximum les taxes ou régulations de ses géants numériques.
La guerre commerciale des États-Unis, outil de la préservation des bastions technologiques d’outre-Atlantique ? C’est en tout cas la stratégie qu’applique Washington.
Fin juin, Donald Trump a brutalement tordu la main au Canada, annonçant suspendre les discussions commerciales dans la mesure où le pays maintenait son projet de taxe sur les services numériques. Dans les deux jours qui ont suivi, le gouvernement canadien a annoncé suspendre la taxe en question.
Alors que les nouveaux droits de douanes imposés par les États-Unis doivent être appliqués au plus grand nombre de ses partenaires à partir du 1er août 2025, le pays cherche encore à lever divers projets de réglementations et de taxes visant spécifiquement la tech. Le Brésil, la Corée du Sud et l’Union européenne, sont particulièrement dans le viseur du gouvernement Trump, détaille le Wall Street Journal.
Bras armé de l’industrie technologique
En l’occurrence, la nouvelle administration états-unienne se plie parfaitement aux requêtes exprimées par ses géants numériques.
Celles-ci sont audibles dans le champ de l’IA depuis plusieurs années, où l’on a vu Sam Altman plaider à la fois pour plus de régulation dans son propre pays, dans l’espoir de s’allier les législateurs locaux, et pour une approche dérégulée ailleurs. Dans le reste de l’industrie, une partie des dirigeants ont directement participé à la réélection du candidat Trump, toujours avec le même but : éviter la moindre régulation.
Si lui-même les a régulièrement attaqués dans le champ domestique – Meta n’a d’ailleurs pas réussi à éviter le procès pour pratique anti-concurrentielles –, Donald Trump considère toute tentative de taxation ou de régulation à l’extérieur comme une ponction de profits destinés aux États-Unis.
Assouplir ou raffermir la position européenne ?
C’est dans ce contexte que le chef d’État avait, lors de son premier mandat, qualifié Margrethe Vestager de « tax lady » qui « détesterait les États-Unis ».
Alors qu’un nombre croissant de pays cherchent à limiter la désinformation, protéger les internautes, renforcer leurs dispositifs de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles, voire simplement toucher une plus grande part des bénéfices des sociétés numériques qui agissent sur leur territoire, le directeur exécutif de la Computer & Communications Industry Association se félicite auprès du Wall Street Journal que le gouvernement actuel ait « enfin reconnu qu’il y avait un incendie que nous devions éteindre ».
Auprès du journal états-unien, le Brésil a indiqué être focalisé sur la réouverture des discussions commerciales plutôt que sur des mesures de rétorsion. La Commission européenne n’a, de son côté, pas souhaité commenter. Elle déclarait cependant au début du mois être prête à assouplir ses positions si cela lui permet d’obtenir un accord commercial. À l’inverse, ce 22 juillet, la France appelait Bruxelles à faire preuve d’une plus grande fermeté.
Auteur : Mathilde Saliou
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