Elon Musk fourni de nouveaux détails sur son projet de colonisation de Mars

Malgré les difficultés de développement du Starship, Elon MuskElon Musk et SpaceXSpaceX poursuivent leur ambitieux programme martien, visant à long terme la colonisation de la Planète rouge. Dans sa dernière sortie médiatique, Musk a réaffirmé son ambition d’effectuer un lancement non habité vers Mars dès 2026 avec la prochaine version du Starship (version 3), dont un premier vol d’essai et prévu fin 2025.

La date de fin 2026 pour le premier lancement du Starship vers Mars, ainsi que l’éventualité d’un atterrissage humain dès 2029, voire 2031, représentent des objectifs extrêmement ambitieux. Toutefois, cela n’est pas inhabituel pour Musk, toujours très optimiste dans ses objectifs. Mais, on peut lui reconnaitre qu’il fait toujours ce qu’il dit et qu’il transforme ses promesses en réalité. S’il est vrai que la réalisation de ces objectifs peut prendre plus de temps que prévu par rapport aux calendriers initiaux, il est néanmoins indéniable que ses ambitions finissent par se concrétiser à un moment donné.

Cette troisième version du Starship sera haute de 124,4 mètres, soit 3 mètres plus haut que la version actuellement en cours d’essai. Notez qu’une version 4 est aussi à l’étude avec une hauteur de 142 mètres (61 pour Starship et 81 m pour le Super Heavy).

SpaceX va tester le transfert de carburant entre deux Starship en orbite

Cette version 3 est conçue pour les voyages à destination de Mars et sa colonisation afin que l’étage supérieur, c’est-à-dire le véhicule qui volera vers Mars, soit ravitailler en carburant en orbite autour de la Terre. Une capacité nécessaire pour les voyages dans l’espace lointain, car le lancement depuis la Terre avec tout le carburant nécessaire à bord laisserait peu de masse disponible pour la charge utile (astronautes, infrastructures martiennes, fret…).

Cette vision utilisera le moteur Raptor 3, ce qui permettra d’économiser plus d’une tonne de masse de véhicule et qui augmentera la capacité de charge utile en orbite du Starship d’environ 40 tonnes. Sa protection thermique sera aussi dimensionnée pour tenir compte de l’atmosphère martienne très différente de celle de la Terre.

Tester le matériel et préparer le terrain

Si les étapes de développement se déroulent selon les projections de SpaceX, mais rien n’est moins certain, Starship pourrait s’envoler vers Mars environ un an plus tard, lors de la fenêtrefenêtre de lancement de 2026, en novembre-décembre. L’objectif est d’envoyer cinq Starship version 3 sur la Planète rouge qui seront des missions de démonstration. Il s’agira de tester le véhicule, ses technologies associées et de préparer l’arrivée d’humains sur Mars, ainsi que de démontrer que vivre et travailler sur Mars est possible. Ces premiers véhicules spatiaux seront sans équipage, mais ils débarqueront sur Mars des robots humanoïdes Optimus, développés par TeslaTesla.

Les défis et les ambitions de SpaceX

Musk est conscient des défis qui l’attendent et selon lui, le plus grand obstacle à surmonter sera la maîtrise du ravitaillement en orbite. Si Starship réussit à atteindre Mars selon le calendrier prévu, SpaceX prévoit d’accroître ses ambitions en envoyant environ 20 Starship sur la planète entre 2028 et 2029, avec des missions éventuellement habitées. « Si ces premières missions réussissent et atterrissent avec succès, nous enverrons des humains lors de la fenêtre de tir suivante et commencerons à construire l’infrastructure sur Mars », a expliqué Musk. Il a également précisé que deux premières amèneront des robotsrobots OptimusOptimus avant d’envoyer des humains.

Voilà pourquoi Elon Musk pourrait ne pas envoyer des humains sur Mars à temps

Sites potentiels pour la colonisation

SpaceX a déjà identifié des sites potentiels pour établir une ville sur Mars qui devront être éloignés des pôles glacés, accessibles en eau et relativement plats pour faciliter les atterrissages. Arcadia Planitia, une plaine volcanique dans l’hémisphère nordhémisphère nord de Mars, est le principal candidat. Cette région a comme principaux avantages d’abriter de grandes quantités de glace d’eau à seulement quelques centimètres sous sa surface, de disposer de terrains plats et de se trouver dans une région tempérée de latitudelatitude moyenne avec des taux d’ensoleillement élevés.

Agenda des lancements martiens

• 2026 : 5 lancements du Starship pour tester le matériel et préparer le terrain. Pour chaque vol, 10 tonnes de charges utiles.
• 2028-2029 : 20 lancements du Starship pour préparer la colonisation et commencer les missions habitées. Chacune de ces missions emportera 75 tonnes de matériel et de fret.
• 2030-2031 : 100 lancements de Starship pour coloniser Mars avec à chaque vol 150 tonnes de charges utiles.
• 2033 : 500 lancements du Starship avec 300 tonnes à chaque mission.

Enjeux géopolitiques et socio-éthiques

La vision de Musk ne se limite pas à l’établissement d’une colonie sur Mars, mais soulève également des questions sur la structuration d’une nouvelle société. Comment établir des valeurs et des institutions sur cette nouvelle planète pour éviter les erreurs du passé ? Une colonisation réussie pourrait redéfinir les rapports de force sur Terre, entraînant des rivalités entre nations pour les ressources et le territoire sur la Planète rouge. Ce scénario pose la question de la gouvernance interplanétaire et des droits de propriété.

Conclusion

L’ambition de SpaceX de coloniser Mars est à la fois audacieuse et complexe. Elle combine innovations techniques, enjeux géopolitiques et réflexions éthiques profondes. Les choix que nous faisons aujourd’hui dans le domaine de l’exploration spatiale auront un impact significatif sur l’avenir de l’humanité. Si les plans de Musk se concrétisent, nous pourrions assister à la naissance d’une nouvelle ère où Mars pourrait devenir un second foyer pour l’humanité, ainsi qu’un laboratoire social expérimental unique.

Et comme le dit si bien Elon Musk, l’objectif est clair : « Transformer la science-fiction en réalité », et ce, aussi rapidement que possible.