En Cisjordanie, les Palestiniens créent leurs propres applis de transport pour déjouer l’occupation israélienne
Prendre la route est en effet devenu dangereux dans un contexte d’intensification des violences (entre octobre 2023 et décembre 2024, les observateurs de l’ONU ont recensé près de 1700 attaques perpétrées par des colons israéliens en Cisjordanie, soit environ 4 par jour). Une menace qui incite les chauffeurs à se déplacer en groupe. « Quand on est seul sur la route, on est plus vulnérables, explique Mohamed Atiyat, un chauffeur de minibus interrogé par Rest of World. Mais avec trois voitures ou plus, les colons ont peur d’attaquer. »
« Google, mettez la Palestine sur la carte »
L’enjeu souligne aussi, en creux, l’importance prise par la cartographie sur ces territoires. Sur OpenStreetMap, une plateforme de cartographie collaborative et en open source, les Palestiniens ont ainsi la possibilité de documenter et de mettre à jour la situation géographique locale. Mais aussi d’afficher avec précision leurs villages et routes qui sont mal représentés voire carrément absents de services comme Google Maps.
En 2018, un groupe palestinien de défense des droits numériques, baptisé 7amleh, avait d’ailleurs lancé une campagne appelant Google à « mettre la Palestine sur la carte en indiquant clairement aux usagers les restrictions de mouvements imposées par l’occupation israélienne. L’organisation accusait aussi le géant américain de reconnaître de fait, sur ses cartes, certaines colonies illégales au regard du droit international en Cisjordanie palestinienne.
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