Exploration spatiale : le Japon mise sur une batterie nucléaire capable de durer plus de 100 ans
Des chercheurs japonais développent une micro-batterie nucléaire capable de fonctionner pendant plus d’un siècle sans recharge. Si elle pourrait révolutionner l’usage des objets du quotidien, cette technologie est d’abord pensée pour l’exploration spatiale, dans des zones où l’énergie solaire devient inutilisable.
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Comment propulser des fusées, des vaisseaux d’exploration pendant des décennies dans des zones de l’espace où il n’y a plus beaucoup d’énergie solaire ? Les scientifiques de l’Agence japonaise de l’énergie atomique ne se sont pas lancés dans leurs recherches pour régler les problèmes de batteries des smartphones. Ce n’est pas, pour l’heure, leur priorité. Mais leurs travaux pourront plus tard bénéficier à des objets du quotidien. Ce qui les motive vraiment pour le moment, c’est l’exploration spatiale, par exemple, pour des missions vers des planètes ou des astéroïdes au-delà de Jupiter, dans des zones très froides où il y a peu de lumière.
Les missions spatiales américaines se servent déjà de batteries dites nucléaires. C’est le cas notamment pour les sondes Voyager qui ont été lancées dès les années 1970. Elles n’embarquent pas de mini-réacteurs à bord mais du plutonium dans une petite machine qui se sert de la désintégration radioactive. En gros, le noyau de ces atomes se désintègre, se transforme, et cela libère de la chaleur. Cette chaleur est ensuite convertie en électricité pour faire fonctionner tous les appareils de la sonde spatiale.
Le projet japonais veut, lui, se servir d’une technologie assez similaire, mais en utilisant un autre élément radioactif : l’américium. L’américium présente plusieurs avantages. Il se désintègre plus lentement que le plutonium. Il peut donc être utilisé pendant plus de 100 ans. Et il est aussi plus facile à obtenir. Le Japon peut en extraire assez facilement de tous les déchets nucléaires qui sortent chaque année de ses centrales. La France a d’ailleurs, elle aussi, les moyens d’en produire beaucoup si besoin.
Les chercheurs japonais estiment que leur prototype sera terminé d’ici quatre ans. Il devrait tenir dans une petite boîte, grande comme une demi-brique de lait. Les scientifiques accélèrent leurs travaux, car d’autres pays planchent eux aussi sur cette batterie nucléaire révolutionnaire, notamment la Chine. Pékin espère que cette nouvelle énergie va lui permettre d’accélérer ses projets de conquête de l’espace.
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