Google a multiplié par 2 sa consommation électrique entre 2020 et 2024
En 2024, la consommation électrique du géant du numérique a encore augmenté par rapport à 2023. On ne constate toujours pas de plateau de consommation depuis l’avènement des modèles de langage, mais plutôt une augmentation constante des besoins en énergie de Google.
Google, comme ses concurrents Meta ou Microsoft, consomme toujours plus d’énergie d’année en année. L’entreprise a publié la semaine dernière son dernier rapport « environnemental » détaillant notamment sa consommation énergétique. Comme le relève Techcrunch, Google a doublé sa consommation en électricité entre 2020 et 2024.
En 2024, Google a consommé 32 179 900 MWh d’électricité
Dans un récent article sur les consommations des géants du Net en eau et électricité, nous avions rappelé qu’en 2020 la dépense électrique de Google/Alphabet était de 15 592 000 MWh. En 2024, selon ce nouveau rapport environnemental de l’entreprise, sa consommation électrique est de 32 179 900 MWh.
Depuis des années, la consommation électrique de Google vient essentiellement de ses data centers. C’est, sans surprise, encore le cas en 2024 avec 95,8 % de sa consommation qui vient des besoins de ses centres de données. Avec un petit calcul sur les récents chiffres publiés par Google, Techcrunch montre que les data centers de l’entreprise consomment 7 fois plus d’électricité qu’en 2014. Et l’entreprise dirigée par Sundar Pichai ne semble pas prévoir de plateau ou de baisse dans sa consommation.
L’espoir de la fusion ?
D’ailleurs, Google est à la recherche de solutions qui produisent de l’énergie le plus efficacement. Quitte à financer un projet comme celui de Commonwealth Fusion Systems. Comme son nom l’indique, cette entreprise étasunienne promet de créer des centrales de fusion nucléaire.
Pour rappel, c’est seulement en 2022 que des chercheurs du Laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL) ont réussi à obtenir « la première réaction de fusion en laboratoire qui a produit plus d’énergie qu’il n’en a fallu pour la déclencher ». Mais l’expérience, dans sa globalité, était encore largement déficitaire, la fusion en elle-même affichant un gain de 1,5. Il faudrait un gain de 10 de façon robuste et répétitive « pour produire de l’énergie de manière économique et rentable », selon Daniel Vanderhaegen, directeur du Programme Simulation de la Direction des Applications Militaires (DAM) du CEA.
Ça n’empêche pas d’y croire pour Google, apparemment, puisque l’entreprise a pré-acheté à Commonwealth Fusion Systems 200 megawatts, expliquait CNN récemment. « C’est un signe de l’appétit des grandes entreprises technologiques pour une source pratiquement illimitée d’énergie propre, qui ne sera pas disponible avant plusieurs années », commentait notre consœur de CNN.
Google investit aussi dans le développement, par Commonwealth Fusion, d’un tokamak de démonstration. Cette technologie n’est pas neuve puisqu’elle a été inventée dans les années 1950 par les physiciens soviétiques Igor Tamm et Andreï Sakharov.
Aucune des deux entreprises n’a communiqué sur les montants investis tout en estimant que c’était « une étape majeure vers la commercialisation de la fusion ». C’est même « le plus grand accord d’achat pour la fusion » selon le CEO de Commonwealth Fusion, Bob Mumgaard. Il a quand même tempéré son propos en affirmant qu’ « il est difficile de dire exactement dans quelle mesure cela l’accélère », mais explique que ça permettra à son entreprise d’effectuer les développements de ses projets en parallèle plutôt qu’en séquentiel.
Auteur : Martin Clavey
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