Histoire des grandes innovations

Histoiredesinventions.com – Le Compact Disc, premier support musical numérique pour le grand public.

Feu Steve Jobs, fondateur et célèbre dirigeant d’Apple, aurait sans doute qualifié le Compact Disc (CD) de révolutionnaire s’il l’avait inventé et commercialisé en premier. Support de stockage de données et de musique bien connu du grand public, le CD a rapidement remplacé des supports vite considérés comme obsolètes par la majorité des consommateurs.

Avant le CD, la musique était commercialisée principalement sur disques vinyles et cassettes audio, des formats analogiques. Le CD fut le premier support grand public à exploiter un format numérique, soit une succession de 0 et de 1, communément appelée « binaire ».

Lou Ottens, l’inventeur de la KT audio, a participé aux premiers développements du CD

L’idée d’un disque optique numérique remonte aux années 1970, et l’inventeur de la cassette audio Lou Ottens s’y intéressa également dès 1974 en créant une division au sein de Philips. Finalement, ce sont deux géants de l’électronique, Sony et Philips, qui décidèrent de s’associer en 1979 pour développer un standard commun pour le Compact Disc. Philips apportait son expertise en lecture optique, grâce à ses travaux sur le LaserDisc, tandis que Sony offrait ses compétences en numérisation et en correction d’erreurs. Les spécifications finales du CD furent arrêtées en 1980, définissant notamment un disque de 12 cm de diamètre et une fréquence d’échantillonnage de 44,1 kHz.

La BBC réalisa la première démonstration publique en 1981 en diffusant un disque des Bee Gees. Le premier album commercial fut un enregistrement de musique classique (de Chopin), produit le 17 août 1982 à partir d’un enregistrement vieux de trois ans. Le 1ᵉʳ octobre 1982, Sony lança au Japon le CDP-101, premier lecteur de CD commercial au monde. Ce lancement coïncida avec la sortie d’une cinquantaine de CD, dont une réédition de l’album 52nd Street de Billy Joel.

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Le CDP-101 de Sony, une image Wikimedia

Le Sony CDP-101 utilisait un laser pour lire les données numériques gravées sur le disque, puis un convertisseur transformait ces données binaires en un signal analogique audible par l’oreille humaine, offrant une qualité sonore supérieure à celle des vinyles et des cassettes de l’époque. Son interface « moderne » incluait un affichage numérique du temps de lecture et des boutons de contrôle. Peu après Sony, Philips lança également son propre lecteur, le CD100.

Bien que partenaire pour le développement du Compact Disc, le Sony CDP-101 et le Philips CD100 sont différents: Le premier nommé, au design rectangulaire et finalement proche de ce que nous avons longtemps connu, possède un tiroir motorisé et un convertisseur numérique-analogique de 16 bits; le second adopte un format plus compact avec un couvercle basculant et un convertisseur de 14 bits. Le Sony était parfois critiqué pour la qualité du son jugée trop précise, tandis que celui de Philips offrait un son plus chaleureux.

Bien que le CDP-101 ait d’abord été un produit de luxe approchant les 1000 dollars US, les prix des lecteurs baissèrent progressivement et l’adoption du CD fut fulgurante. Dès le milieu des années 1980, de nombreux artistes commencèrent à publier leurs albums uniquement en CD, reléguant vinyles et cassettes au second plan. Le format CD ne se limita pas à la musique : il fut rapidement utilisé pour stocker des données informatiques, avec les fameux CD-ROM pour ordinateurs. L’invention du CD-R et du CD-RW permit ensuite l’enregistrement et la réécriture de données.

Le CD100 de Philips
Le CD100 de Philips, une image provenant de wiki-hifi.com

Le CD domina l’industrie musicale jusqu’aux années 2000, avant d’être progressivement remplacé par le MP3 puis par les services de streaming comme Spotify et Deezer. Il reste un format apprécié des audiophiles et des collectionneurs, et certains artistes continuent de sortir leurs albums en version CD.

Différences entre le LaserDisc et le CD

Le LaserDisc et le CD reposent tous deux sur la lecture optique, mais avec des différences fondamentales: Le LaserDisc, introduit dans les années 1970, était un support vidéo purement analogique bien que stocké sous forme optique, alors que le CD utilisait un codage purement numérique. Le LaserDisc était bien plus grand, avec un diamètre de 30 cm, contre 12 cm pour le CD.

Le LaserDisc n’aura pas connu un grand succès car il était en concurrence avec la cassette VHS, seul moyen d’enregistrer un film diffusé à la télévision. Cette seule fonctionnalité suffisait à rendre la VHS plus intéressante, malgré une qualité vidéo plus faible. Considérons enfin que la capacité par face d’un Laserdisc n’était que de 30 minutes alors que dans certaines circonstances, une VHS pouvait contenir jusqu’à 10 heures de contenu (!)



Auteur : Grégoire Pomey

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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