
En 2023, la sonde Lucy de la Nasa avait survolé l’astéroïde Dinkinesh de la Ceinture principale et pris des images qui ont révélé la présence d’une lune. Cette année, alors que la sonde poursuit son périple vers son objectif principal, prévu pour 2027, elle a survolé l’astéroïde (52246) Donaldjohanson. Les nouvelles images montrent un objet qui est en fait binaire.
Au cours du XXe siècle, les progrès dans la théorie de la formation du Système solaire, enrichis des données collectées par les missions spatiales d’ApolloApollo à Giotto, ont conduit les planétologues et les cosmogonistes à prendre conscience de plus en plus profondément que les comètes et les astéroïdes étaient des mémoires de la naissance du Système solaire. Il devenait donc important d’étudier de plus près ces objets, ce qui a été fait avec la mission Rosetta et tout dernièrement avec HayabusaHayabusa 2 et les échantillons de Ryugu.
Parmi les dernières avancées en cours, il y a le survolsurvol dernièrement réalisé de l’astéroïde (52246) Donaldjohanson, situé dans la fameuse Ceinture principale d’astéroïdes entre Mars et JupiterJupiter. L’astre a été découvert en 1981 et son nom a été donné pour honorer la mémoire du paléoanthropologue états-unien Donald Johanson, qui a co-découvert avec Yves Coppens le fossilefossile de l’australopithèqueaustralopithèque « Lucy ».
(52246) Donaldjohanson, un astéroïde binaire de type C
On ne peut donc que sourire lorsque l’on sait que le survol à environ 960 kilomètres de l’astéroïde Donaldjohanson, ce 20 avril 2025, a été effectué par la sonde LucyLucy de la Nasa. On savait d’après son spectrespectre de réflexion qu’il s’agissait d’un astéroïde de type C, présentant des similitudes avec ceux des météoritesmétéorites de type chondriteschondrites carbonées, comme la mythique Allende, dont ils seraient probablement les corps parents. Leur composition chimique est donc supposée proche de celle du Système solaire primitif, sans les éléments légers et volatils comme les glaces.
Sur les images prises par Lucy, il apparaît clairement que (52246) Donaldjohanson est un astéroïde binairebinaire de contact allongé (un objet formé par la collision de deux corps plus petits). Les astronomesastronomes s’en doutaient en ayant étudié auparavant sa courbe de lumièrelumière montrant d’importantes variations de luminositéluminosité sur une période de 10 jours. Le genre de phénomène que l’on peut facilement établir quand on a été formé dans le cadre du DUAO de l’Observatoire de la Côte d’Azur.
Mais, comme le montre un communiqué de la Nasa, les astronomes sont tout de même surpris…
« L’astéroïde Donaldjohanson présente une géologiegéologie étonnamment complexe », déclare Hal Levison, chercheur principal de Lucy au Southwest Research Institute de Boulder, au Colorado. Son collègue Tom Statler ajoute, quant à lui, que « ces premières images de Donald Johanson démontrent une fois de plus les formidables capacités de la sonde Lucy en tant que moteur de découverte. Le potentiel d’ouvrir une nouvelle fenêtrefenêtre sur l’histoire de notre Système solaire lorsque Lucy atteindra les astéroïdes troyensastéroïdes troyens est immense ».
Rappelons que Lucy rencontrera sa première cible principale, l’astéroïde troyen Eurybates, qu’en août 2027.
La mission Lucy de la Nasa explorera l’astéroïde Donaldjohanson. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l’écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © NASA’s Goddard Space Flight Center
Le communiqué de l’ESAESA révèle que « d’après une analyse préliminaire des premières images disponibles recueillies par l’imageur L’LORRI de la sonde, l’astéroïde semble plus grand que prévu initialement, mesurant environ 8 km de long et 3,5 km de large à son point le plus large. Sur cette première série d’images haute résolutionrésolution renvoyées par la sonde, l’astéroïde n’est pas visible dans son intégralité, car il est plus grand que le champ de vision de l’imageur. Il faudra jusqu’à une semaine à l’équipe pour télécharger le reste des données de rencontre de la sonde ; cet ensemble de données fournira une image plus complète de la forme générale de l’astéroïde ».
Auteur : Laurent Sacco, Journaliste
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