
Une fusée Vega-C d’Arianespace a décollé ce mardi 29 avril à 11 h 15, heure de Paris, emportant à son bord le satellite d’observation de la Terre Biomass de l’Agence spatiale européenne. Ce satellite a une mission particulière qui est devenue capitale dans la compréhension du cycle du carbone et, par conséquent, pour l’étude du réchauffement climatique.
Le décollage a été nominal. VegaVega-C a quitté le Centre spatial guyanais avec Biomass à bord, à 11 h 15 heure de Paris (6 h 15 heure locale). Après une petite heure d’ascension et de manœuvres orbitales, Biomass a été placé avec succès en orbite polaire. Peu après, les équipes de l’Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) ont reçu ses premiers signaux, puis le satellite a déployé ses panneaux solaires.
Puits de carbone
L’étude du cycle du carbone est essentielle dans notre compréhension du réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Or, les capacités de stockage du carbone par notre Planète sont encore trop méconnues. Grâce à la photosynthèse, le dioxyde de carbonedioxyde de carbone dans notre atmosphèreatmosphère est capturé par les forêts. Mais leur capacité à stocker le carbone en est mal quantifiée.
C’est précisément la mission de Biomass : mesurer avec précision la quantité de carbone stockée dans la biomassebiomasse terrestre. Comment s’y prendre ? Dans un arbrearbre, 75 % du carbone est stocké dans le tronc et les branches, et 25 % dans les racines. Mais les satellites d’observation optique ne sont pas en mesure de voir à travers la canopéecanopée des forêts. La majorité des forêts terrestres étant tropicales, on ne peut pas attendre l’hiverhiver pour voir les feuilles tomber comme dans les forêts tempéréesforêts tempérées.
Seul un radar à ouverture de synthèse en bande P et polarisé est capable de le voir avec précision à travers la canopée. Celui de Biomass enverra un signal qui sera réfléchi par un réflecteur passif, tendu au bout d’un bras robotiquerobotique. Le signal sera ainsi transmis vers la surface et le satellite en captera l’écho. L’analyse des données permettra d’estimer les stocks de carbone par couches de 10 mètres de hauteur. Les observations depuis plusieurs points de vue permettront une reconstitution 3D.
L’Europe en force dans les données climatiques
Pour amplifier le signal en bande P et pour avoir la meilleure résolutionrésolution spatiale possible, le réflecteur mesurera 12 mètres de diamètre ! Une fois son délicat déploiement réalisé, l’ESA prendra encore six mois pour calibrer les données du satellite. Puis Biomass sera pleinement opérationnel pendant plus de cinq ans.
Biomass fait partie des nombreuses missions d’observation de la Terreobservation de la Terre de l’ESA qui répondent à des besoins spécifiques de la communauté scientifique pour mieux comprendre certains rouages cruciaux du changement climatique.
L’année dernière, l’ESA avait déployé EarthCare pour étudier les nuages et les aérosolsaérosols. En 2026 arrivera Flex pour étudier la photosynthèsephotosynthèse. D’autres missions ultérieures sont également au programme. Tandis que les États-Unis opèrent un recul historique dans l’étude du climat, tous les yeuxyeux se tournent vers ces missions révolutionnaires du programme Earth Explorers de l’Agence spatiale européenne.
Auteur : Daniel Chrétien, Rédacteur scientifique
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