Une équipe internationale de chercheurs français et canadiens vient de détecter une nouvelle super-Terre, voisine de notre système solaire. Que nous apprend cette découverte du laboratoire d’astrophysique d’Aix-Marseille université, sur les autres mondes possibles ?
D’abord leur infinie diversité. Depuis la détection de la première planète extra-solaire, ou exoplanète, en 1995 par Michel Mayor et Didier Queloz qui leur a valu le prix Nobel, ce sont plus de 5 600 exoplanètes dans plus de 4 200 systèmes planétaires différents, qui ont été détectés. Et cette nouvelle super-Terre qui tourne autour de l’étoile Gl410, vient s’ajouter aux centaines découvertes chaque année. Sauf que celle-ci n’est située, si j’ose dire, qu’à 40 années lumières de notre soleil dans la constellation du Lion, c’est-à-dire assez proche de notre système solaire pour qu’il soit possible d’étudier sa composition. Et cerise sur le gâteau spatial, la planète Gl410b n’est apparemment pas la seule à tourner autour de son étoile. Les chercheurs français du laboratoire d’astrophysique d’Aix-Marseille université, des instituts de recherche en planétologie et astrophysique de Toulouse et de Grenoble et ceux de l’université de Montréal pensent en avoir détecté deux autres, encore à confirmer. Ce qui ferait de ce système Gl410 un ensemble compact de planètes tournant autour de leur étoile : une naine rouge à faible luminosité, mais particulièrement active et donc observée avec attention.
Comment les astrophysiciens ont-ils réussi à détecter cette super-Terre et ce système planétaire extra solaire ?
Grâce à l’infrarouge, car il est paradoxalement très difficile de détecter les planètes, souvent de petite masse qui sont les plus proches de nous. Elles orbitent autour de petites étoiles froides, des naines rouges très nombreuses au voisinage de notre système solaire qu’il est presque impossible de faire parler uniquement dans l’optique. Seules les mesures dans l’infrarouge permettent de faire parler la lumière de ces naines rouges et de mettre en évidence, de détecter indirectement et de façon fiable le mouvement et donc la présence, l’existence des planètes qui orbitent autour d’elles. C’est grâce aux mesures conjointes de deux instruments le principal qui travaille dans l’infrarouge est le spectropolarimetre SPIRou installé sur le télescope Canada France Hawaï au sommet du volcan Maunakea dans le ciel pur d’Hawaï, associé aux mesures répétées du spectrographe SOPHIE de l’Observatoire de Haute Provence, que les chercheurs ont réussi à détecter et à étudier cette planète extra solaire : Gl410b qui fait environ dix fois la masse de la Terre voilà pourquoi on parle de super-Terre, et qui orbite en six jours autour de son étoile. Une étoile deux fois moins massive que le soleil, mais avec un champ magnétique 100 fois plus intense. Selon les planétologues, Gl410b pourrait ressembler à Neptune en beaucoup plus chaud, sa période orbitale étant de 6 jours, elle reçoit 20 fois plus de chaleur de son étoile que la Terre du Soleil sa température pourrait avoisiner les 300°. Une super-Terre non pas habitable, mais cruciale pour comprendre l’évolution des systèmes planétaires voisins et l’infinie diversité des mondes possibles désormais observables, dans toutes les longueurs d’ondes, depuis notre super terre à nous.
Auteur : Caroline Lachowsky
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