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La Voie lactée va-t-elle se faire cannibaliser par Andromède ? Ces nouveaux résultats ont de quoi surprendre !

Pendant des décennies,
les astronomes ont annoncé un destin spectaculaire pour notre
galaxie : une collision
titanesque avec sa voisine la plus proche, Andromède. Une fusion
galactique inévitable, prévue dans environ 5 milliards d’années,
qui transformerait à jamais la structure du ciel nocturne. Mais une
étude publiée le 2 juin 2025 dans Nature
Astronomy
vient tout bouleverser. Et si cette apocalypse
cosmique… n’avait peut-être jamais lieu ?

Une rencontre annoncée depuis
plus d’un siècle

La Voie lactée et Andromède
font toutes deux partie du Groupe local, un petit ensemble de
galaxies gravitant les unes autour des autres. Depuis 1912, on sait
qu’Andromède (ou M31) se rapproche de nous à une vitesse
vertigineuse de 110 km par seconde. C’est le célèbre astronome
Vesto Slipher qui, en observant un décalage vers le bleu dans le
spectre lumineux de la galaxie, a compris qu’elle fonçait droit
vers nous.

À partir de là, les modèles se
sont affinés, jusqu’à suggérer que dans 4 à 5 milliards d’années,
les deux géantes galactiques se percuteraient, se déchireraient
mutuellement et fusionneraient en une super-galaxie elliptique.
Certains l’ont même déjà surnommée « Milkomeda », contraction de
Milky Way et Andromeda.

Mais voilà que cette belle
certitude vacille.

Un scénario moins certain
qu’il n’y paraît

Selon cette nouvelle étude
dirigée par l’astrophysicienne Alis Deason (Université de Durham,
Royaume-Uni), les probabilités de cette collision sont bien plus
faibles qu’annoncé. À l’aide de nouvelles données collectées par
les télescopes spatiaux Gaia et Hubble, son équipe a modélisé des
milliers de scénarios potentiels. Résultat : la probabilité d’une
fusion entre la Voie lactée et Andromède dans les 10 prochains
milliards d’années n’est plus que de 50 %.

Une pièce lancée en l’air
aurait donc autant de chances de trancher le sort cosmique de notre
galaxie. Mais comment est-ce possible ?

Des galaxies « mineures » qui
font toute la différence

Jusqu’ici, les modélisations
se concentraient sur les deux actrices principales : notre Voie
lactée et Andromède. Mais cette étude intègre un paramètre crucial
souvent négligé : les effets gravitationnels des autres galaxies du
Groupe local, notamment la galaxie du Triangle (M33) et le Grand
Nuage de Magellan.

Ces galaxies, bien que plus
petites, ne sont pas négligeables. Leur masse, leur position et
leur vitesse perturbent les trajectoires des deux géantes. Ce sont
elles qui pourraient suffire à faire rater la collision ou, à tout
le moins, à la repousser très loin dans le temps.

La Voie lactée va-t-elle se faire cannibaliser par Andromède ? Ces nouveaux résultats ont de quoi surprendre !
Crédits : NASA; ESA; Z. Levay et R. van der Marel, STScI; T.
Hallas; et A. Mellinger

Une danse gravitationnelle
bien plus complexe

En simulant plusieurs
configurations possibles selon les incertitudes actuelles
(position, masse, mouvement), les chercheurs montrent que l’orbite
d’Andromède autour de la Voie lactée est beaucoup plus instable
qu’on ne le pensait.

Dans certains scénarios, elle
pourrait passer à proximité de nous sans collision directe, comme
deux galaxies qui se croisent sans se frôler. Dans d’autres, elle
finirait par fusionner… mais bien plus tard que prévu : dans 8 à 10
milliards d’années, voire davantage.

Quelles conséquences pour la
Terre ?

Que les terriens se rassurent
(s’ils sont toujours là dans quelques milliards d’années) : même
dans l’hypothèse d’une collision, le risque pour notre planète
reste infinitésimal. Les étoiles sont si éloignées les unes des
autres que les collisions directes sont rarissimes. Ce serait un
lent ballet de forces gravitationnelles, avec un ciel nocturne qui
changerait lentement, très lentement.

Notre système solaire pourrait
être déplacé à la périphérie de la nouvelle galaxie, mais rien
d’apocalyptique. Sauf, peut-être, le spectacle grandiose dans le
ciel – si tant est que l’humanité soit encore capable de le
contempler.

L’eschatologie galactique ne
fait que commencer

Les auteurs de l’étude
insistent : cette découverte n’est pas une conclusion définitive,
mais un appel à la prudence. Il reste encore de nombreuses
incertitudes à lever, notamment sur la masse réelle des galaxies et
les mouvements internes du Groupe local.

« L’eschatologie
galactique – l’étude de la “fin des temps” cosmique – est encore
balbutiante
», écrivent-ils. Les futures données du télescope
Gaia, en cours de recalibrage, devraient permettre de mieux
contraindre les modèles.

En attendant, il faudra
peut-être revoir à la baisse notre imaginaire de fin du monde
cosmique. Andromède ne viendra peut-être jamais nous percuter. Et
c’est, quelque part, une bonne nouvelle.

Auteur : Brice Louvet

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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