L’Arcep publie une version revue et enrichie du service Mon réseau mobile
La carte et les nouveaux territoires
L’Arcep annonce mardi une mise à jour fonctionnelle conséquente pour le service Mon réseau mobile, qui permettait jusqu’ici de vérifier la couverture réseau des quatre opérateurs mobiles sur une carte à l’échelle de la France. Avec cette nouvelle version, l’outil gagne en granularité et s’enrichit de nouvelles données.
La bêta lancée en septembre dernier laissait augurer l’arrivée d’une mise à jour significative : elle se confirme le 8 juillet avec la publication, par l’Arcep, d’une nouvelle version du service Mon réseau mobile, dont la nouvelle interface est censée faciliter l’accès à des jeux de données considérablement enrichis.
Quatre niveaux de couverture pour la donnée mobile
Initialement attendue au premier trimestre 2025, cette mise à jour introduit en premier lieu les nouvelles cartes de couverture 4G à quatre niveaux, désormais exigées des opérateurs par l’Arcep. Jusqu’ici, Mon réseau mobile se contentait en effet d’une visualisation binaire : une zone géographique apparaissait soit comme couverte par le réseau de l’opérateur sélectionné, soit comme une zone blanche.
On accède maintenant à quatre gradations que l’Arcep décrit comme suit :
- Pas de couverture » : improbable de pouvoir échanger des données mobiles, que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments ;
- « Couverture limitée » : possibilité d’échanger des données mobiles à l’extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, mais probablement pas à l’intérieur des bâtiments ;
- « Bonne couverture » : possibilité d’échanger des données mobiles à l’extérieur des bâtiments dans la plupart des cas, et, dans certains cas, à l’intérieur des bâtiments ;
- « Très bonne couverture » : possibilité d’échanger des données mobiles à l’extérieur des bâtiments, et, dans la plupart des cas, à l’intérieur des bâtiments.

Outre ces données fournies par les opérateurs et mises à jour sur une base trimestrielle, le service offre par ailleurs la possibilité de visualiser des résultats des tests de qualité de service, soit pour un opérateur, soit pour les quatre opérateurs agrégés. Là aussi, l’offre se veut plus complète que sur la version précédente, qui supposait d’explorer, parfois un peu à l’aveugle, les différentes données crowdsourcées mises à disposition par l’Arcep.
La qualité de service se matérialise désormais par une page dédiée qui, outre la voix et les SMS, permettra de mesurer la qualité du trafic de données selon quatre indicateurs :
- Navigation web (ex : taux de pages web chargées en moins de 5 secondes) ;
- Vidéo en ligne (ex : taux de vidéos HD visionnées en qualité parfaite) ;
- Débit descendant (ex : mesures de débits montants et descendants) ;
- Téléversement de fichiers (ex : taux de fichier envoyés et reçus en moins de 30 secondes).
Outre le système de mesures individuelles (matérialisées par des points sur la carte), le service se dote également d’une fonction permettant de consulter des statistiques agrégées sur une zone donnée, notamment sur les axes de transport (autoroute ou ligne TGV par exemple).
Mon réseau mobile inaugure également une nouvelle interface avec un champ de recherche d’adresses, des options de mesure de distances ou d’élévations et la possibilité de réaliser des exports sous forme d’image .PNG.

Des outils plus poussés
L’Arcep inaugure également un module dédié à la consultation de statistiques territoriales, qui se destinent notamment aux collectivités territoriales, même si elles raviront certainement les geeks et les amateurs d’open data. L’interface se dote d’une surcouche dédiée à la visualisation des antennes indisponibles (déclarées en panne ou en maintenance) avec une mise à jour quotidienne, ainsi que d’un fond de plan satellite.
Une page « zones à couvrir » est dédiée aux engagements de couverture – pas toujours respectés – pris par les opérateurs dans le cadre du New Deal Mobile. Une autre référence les signalements réalisés par les consommateurs via la plateforme « J’alerte l’Arcep », avec le fonctionnement suivant :
« Les signalements sont regroupés sous la forme d’hexagones. Les hexagones violets représentent les zones qui concentrent le plus de signalements. Lorsqu’aucun hexagone n’apparaît, cela signifie qu’aucun signalement n’a été réalisé dans la zone au cours des 6 derniers mois. En cliquant sur l’hexagone, vous pouvez consulter le détail des signalements opérateur par opérateur sur 6 mois. »
L’Arcep a construit cette nouvelle mouture de l’outil après de nombreuses consultations d’usagers, particuliers comme professionnels. Elle réaffirme à l’occasion de ce lancement l’intérêt de disposer d’un outil de visualisation puissant au regard de sa « politique de régulation par la donnée », doctrine que l’autorité va par ailleurs s’efforcer de transposer dans l’univers du cloud.
Auteur : Alexandre Laurent
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