Le télescope James-Webb capture la première image d’une exoplanète glacée et montre à quel point ce monde est différent du nôtre
Des images de planètes extrasolaires, nous n’en avons pas encore beaucoup à nous mettre sous la dent. Mais celle publiée aujourd’hui par la Nasa a quelque chose d’encore plus spécial. Elle dévoile, pour la première fois, une exoplanète froide.
Depuis la toute première découverte en 1995, les astronomesastronomes ont identifié près de 6 000 exoplanètes. Mais peu d’entre elles ont pu être directement photographiées. Et la plupart sont des planètes chaudes, sur lesquelles il règne des températures allant jusqu’à plusieurs centaines de degrés. Car il reste difficile de photographier une planète plus froide.
Le télescope James-Webb, une fois de plus
Ou plutôt devrait-on désormais dire qu’il restait difficile de le faire. En effet, le télescope spatial James-Webb (JWSTJWST) a tout changé. Grâce à son extrême sensibilité dans l’infrarouge, il vient ainsi de renvoyer une image inédite de l’une des deux planètes en orbite autour de l’étoile 14 Herculis, une étoile située à quelque 60 années-lumière de la Terre. Et sur 14 Herculis c, une planète d’environ sept fois la masse de notre JupiterJupiter, il ne fait pas plus de -3 °C !
Les données recueillies grâce au JWST permettent aux chercheurs de situer l’exoplanète sur une orbite très elliptique et à une distance qui la placerait, dans notre Système solaire, quelque part entre SaturneSaturne et UranusUranus. Sa luminositéluminosité, quant à elle, suggère l’existence d’une dynamique atmosphérique complexe. Mais pour le confirmer, il faudra procéder à des études spectroscopiques.
Un système planétaire étrange
Ces images sont aussi l’occasion pour les astronomes d’en apprendre un peu plus sur ce système planétaire pour le moins « étrange ». Parce que figurez-vous que ses deux planètes n’orbitent pas sur le même plan, comme c’est le cas des planètes de notre Système solaireSystème solaire. Non, les plans orbitaux de 14 Herculis b et c sont inclinés, l’un par rapport à l’autre, de 40 degrés environ. Peut-être parce qu’au moment de sa formation, le système a violemment éjecté une troisième planète. « Cela nous rappelle qu’un phénomène similaire aurait pu se produire dans notre propre Système solaire, et que le sort des petites planètespetites planètes comme la Terre est souvent dicté par des forces bien plus importantes », commente William Balmer, chercheur à l’université Johns-Hopkins (États-Unis), dans un communiqué.
Auteur : Nathalie Mayer, Journaliste
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