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Les effets psychologiques négatifs des réseaux sociaux liés aux croyances aux fake news


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Les effets psychologiques négatifs des réseaux sociaux liés aux croyances aux fake news

L’usage intensif des réseaux sociaux peut avoir des effets psychologiques délétères. Mais en plus du malêtre que cela engendre, des chercheurs ont découvert que les personnes qui sont touchées ont plus tendance à croire aux fausses informations qui circulent et à interagir avec les posts qui les font circuler.

Les réseaux sociaux, utilisés de façon intensive, peuvent avoir des effets particulièrement néfastes pour la santé psychologique. Poussant au « doom scrolling », certains réseaux sociaux essayent de garder le plus longtemps possible leurs utilisateurs sur leurs plateformes. Depuis plusieurs années et dans divers pays (par exemple en France, aux États-Unis ou en Europe), les politiques pointent l’addictivité toxique des réseaux sociaux. Les réflexions sur leur capacité à nous plonger dans des états psychologiques très problématiques existent depuis 2010 alors que le succès de Facebook commençait à être mondial.

Des utilisateurs très perméables aux fausses informations

Mais en plus d’avoir des effets problématiques sur la santé mentale des utilisateurs, les personnes touchées seraient aussi plus portées à croire et à partager des fausses informations. C’est le résultat d’une étude de chercheurs de l’université du Michigan publiée dans la revue PLOS one au début du mois de mai. Dar Meshi et Maria D. Molina ont fait passer des tests à 189 étudiants en leur montrant 20 articles présentés de la même manière que des publications issues de réseaux sociaux. 10 exposaient de réelles informations validées par des vérificateurs indépendants. Les 10 autres étaient fausses.

Ils ont évalué le jugement des participants à l’égard de ces articles, mais aussi leur volonté de cliquer, de commenter, d’aimer et de partager les articles. Ils ont enfin utilisé un test existant, l’échelle de dépendance aux médias sociaux de Bergen (BSMA ou échelle de Bergen, la version française est ici), pour mesurer la dépendance des participants.

Comme ce genre d’étude est difficile à faire à grande échelle, ses résultats sont à consolider avec d’autres observations, mais ils permettent d’observer une certaine tendance.

Les deux chercheurs ont observé que, plus les participants avaient un score élevé sur l’échelle de Bergen, plus ils avaient tendance à croire les fausses informations. Et ceci sans observer la même tendance pour des informations exactes. De même, leur volonté de cliquer sur les fausses informations augmente avec cette tendance à l’addiction.

Les personnes avec un score élevé sur l’échelle de Bergen interagissent aussi beaucoup plus avec les posts, que l’information soit exacte ou pas.

Un signal à suivre pour le personnel médical

« Les personnes présentant des signes d’utilisation problématique des médias sociaux peuvent également être plus sensibles à la désinformation liée à la santé, une prise de conscience du degré d’utilisation des médias sociaux des patients par les cliniciens spécialisés dans différents domaines pourrait être bénéfique », explique aussi Maria D. Molina dans le communiqué de presse de l’Université.

Son collègue ajoute qu’ « en identifiant les personnes les plus susceptibles de croire aux fausses nouvelles, nous pouvons contribuer à réduire leur propagation ».

Auteur : Martin Clavey

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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