« Les géants de l’IA masquent les coûts et les dommages de leur développement technologique »
L’histoire du colonialisme européen nous apprend que les empires d’autrefois avaient plusieurs caractéristiques. D’abord, ils s’appropriaient beaucoup de ressources qui ne leur appartenaient pas, mais ils créaient des règles pour faire comme si elles leur appartenaient. Ils exploitaient beaucoup de main-d’œuvre à travers le monde, soit sans la payer, soit en la payant très peu. Ils étaient aussi en concurrence les uns avec les autres, et ils se disputaient sur des critères moraux pour savoir qui avait la version la plus bénéfique pour le futur de l’humanité.
Enfin, tous ces empires avaient aussi une mission civilisatrice. Ils justifiaient cette extraction de ressources et cette exploitation de la main-d’œuvre au nom de l’idée que cela profiterait à tout le monde, ferait avancer l’humanité vers la modernité et apporterait le progrès à tous. Mais au final, cet ordre mondial était surtout conçu pour accumuler toujours plus de richesse, de pouvoir et de ressources au sommet, en laissant les autres pays appauvris, avec une main-d’œuvre incapable de contribuer à leur propre économie.
Aujourd’hui, on voit les « empires de l’IA » reproduire des logiques similaires. Ils s’approprient des ressources qui ne leur appartiennent pas. Cela inclut les données des personnes qui publient chaque jour en ligne, sans jamais avoir eu l’intention que leurs publications servent à entraîner des modèles d’IA. Cela inclut le travail des artistes qui croyaient que leurs droits de propriété intellectuelle les protégeraient contre cet usage. Et ces grands acteurs de l’IA, dont OpenAI est la tête de proue, essaient aussi de redéfinir les règles pour faire croire que ces ressources leur ont toujours appartenu.
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