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Les IA agentiques parlent entre elles, la Linux Foundation joue les entremetteurs


Vont-elles se rendre idiotes entre elles ?

Les IA agentiques parlent entre elles, la Linux Foundation joue les entremetteurs

Deux mois après son annonce, Google passe le relai du développement du protocole Agent2Agent à la Linux Foundation afin de permettre au protocole, déjà largement adopté, de se développer de manière neutre.

Cette semaine, la Linux Foundation a annoncé la récupération du projet Agent2Agent (A2A). Il s’agit pour rappel d’un « protocole ouvert créé par Google pour la communication et la collaboration sécurisées d’agent à agent ». Il avait été annoncé en avril lors de la conférence Cloud Next. C’était le théâtre d’annonces tous azimuts sur l’intelligence artificielle (oui, jusqu’à l’overdose…).

Agent2Agent passe de Google à la Linux Foundation

Ce protocole était déjà ouvert, sous licence Apache 2.0, et développé avec une cinquantaine de partenaires. Nous pouvons citer Atlassian, Box, MongoDB, PayPal, Salesforce, SAP et McKinsey. Microsoft s’est rapidement joint à l’aventure… sans citer Google dans son annonce : « nous nous engageons à faire progresser les protocoles ouverts tels qu’Agent2Agent (A2A), bientôt disponible sur Azure AI Foundry et Copilot Studio […] l’interopérabilité n’est plus facultative », expliquait la société. Avec l’arrivée aussi d’Amazon Web Services, les trois géants du Net ont de quoi donner du poids à cette initiative.

Aujourd’hui, Google explique que « le projet sera hébergé par la Linux Foundation », avec le transfert du « protocole Agent2Agent (A2A), des SDK qui l’accompagnent et des outils de développement ». Le géant du Net en profite pour affirmer que plus de 100 entreprises prennent désormais en charge ce protocole, soit deux fois plus qu’au lancement.

La Linux Foundation aussi y va aussi de son billet de blog, rappelant que le protocole « A2A permet aux développeurs de créer des agents qui interagissent de manière transparente […] A2A permet aux agents autonomes de se découvrir les uns les autres, d’échanger des informations en toute sécurité et de collaborer entre les systèmes ».

En trois mois : Neutralité, collaboration et gouvernance

Pour Jim Zemlin, directeur exécutif de la Linux Foundation, le placement du protocole A2A dans le giron de Linux Foundation « garantit la neutralité, la collaboration et la gouvernance à long terme ». Sur le GitHub du projet, un nouveau document décrit la gouvernance du comité technique. Elle est composée de sept sièges : Google, Microsoft, Cisco, Amazon Web Services, Salesforce, ServiceNow et SAP.

D’un point de vue technique, les communications entre agents se font via JSON-RPC 2.0, avec le détail des capacités de chaque agent d’intelligence artificielle et les informations de connexions ; un peu comme une carte de visite doublée d’un manuel d’utilisation. La dernière version du protocole est actuellement la 0.2.2.

L’IA agentique parle à l’IA agentique

Nous avons déjà longuement détaillé ce qu’était l’IA agentique, c’est-à-dire l’IA avec des agents capables de « résoudre de manière autonome des problèmes complexes en plusieurs étapes », explique NVIDIA. Cette définition semble globalement admise, mais il existe encore des points d’achoppement sur la question de la supervision humaine, qui peut être nécessaire… ou pas.

L’A2A permet donc de mettre en relation des agents d’IA entre eux. Google détaille sur cette page le fonctionnement d’un échange entre deux agents IA :

« Le client A2A effectue d’abord une découverte sur toutes les fiches d’agent de serveur A2A accessibles et utilise ses informations pour créer un client de connexion.
Le client A2A envoie des tâches au serveur A2A si nécessaire. Si l’URL du destinataire de la notification push est configurée sur le client A2A, le serveur A2A peut également publier l’état de la progression de la tâche sur le point de terminaison destinataire.
Une fois la tâche terminée, le serveur A2A envoie l’artefact de réponse au client A2A
 ».

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Les possibilités sont nombreuses. On pourrait par exemple imaginer deux agents IA qui négocient entre eux des tarifs de ventes. D’un côté l’agent IA du fournisseur, de l’autre celui du client. C’est valable pour plusieurs pans du commerce, notamment le fret.

Bien d’autres usages vont certainement émerger dans les semaines et mois à venir.

Auteur : Sébastien Gavois

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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