Mars : ce qu’un rover de la Nasa vient de découvrir pourrait tout changer sur la recherche de vie
Un lac, un volcan et peut-être les ingrédients de la vie : voilà ce que pourrait avoir réuni le cratère Jezero sur Mars il y a plus de 3 milliards d’années. Grâce aux analyses du rover Perseverance et des sondes orbitales, les scientifiques pensent désormais que Jezero Mons, une élévation bordant le cratère, est un ancien stratovolcan. Une découverte majeure qui renforce l’intérêt du site pour la recherche de biosignatures.
Depuis son arrivée sur Mars en 2021, le rover Perseverance arpente le cratère Jezero dans le but de mieux comprendre l’histoire de la Planète rouge et d’identifier de potentielles traces d’une ancienne vie martienne. Il faut dire que ce cratère a été finement choisi : de précédentes études avaient révélé que cette vaste cuvette formée par un impact météoritique il y a environ 3,7 milliards d’années avait ensuite abrité un lac, alimenté par une rivière. Rapidement, PerseverancePerseverance a pu confirmer cette histoire hydrologique du cratère Jezero, notamment par l’étude de formations sédimentaires deltaïques.
De nombreux éléments laissent ainsi penser que la vie aurait pu se développer dans ce lac peu profond, même si la preuve formelle n’a pas encore été découverte. Pour cela, il faudra certainement attendre le retour des échantillons collectés au fur et à mesure de son trajet par le rover.
Un étrange mont sur les bords du cratère
Un nouvel élément vient d’ailleurs renforcer les espoirs des scientifiques quant au potentiel de Jezero d’avoir abrité un jour une vie martienne rudimentaire. Une équipe de chercheurs a en effet démontré que la petite montagne bordant le cratère était en réalité un ancien volcanvolcan. Et cela ouvre de nouvelles perspectives sur l’habitabilité de Mars il y a plus de trois milliards d’années.
C’est en 2007 que ce mont a commencé à attirer l’attention des scientifiques. Mais ce n’est qu’en 2021, après l’atterrissage de Perseverance, que l’idée qu’il puisse s’agir d’un ancien volcan s’est étoffée grâce à l’analyse des données acquises depuis l’espace par les sondes Mars OdysseyMars Odyssey Orbiter, Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter, et ExoMarsExoMars Trace Gas Orbiter.
Les chercheurs ont ainsi pu comparer les caractéristiques de Jezero Mons à celles d’autres volcans martiens déjà bien identifiés, mais aussi à celles de volcans terrestres. Les données récoltées au sol par le rover Perseverance ont également été précieuses. Celui-ci a en effet rapidement remarqué que certaines roches du fond du cratère étaient d’origine volcanique. Mais la source de ce volcanismevolcanisme était alors incertaine.
Les résultats publiés dans la revue Communications Earth and Environment suggèrent qu’elles pourraient bien provenir de Jezero Mons, qui présente toutes les caractéristiques d’un volcan explosif de type stratovolcanstratovolcan. L’activité de ce volcan aurait pu disperser des cendres volcaniques jusque dans le fond du cratère.
De l’eau, de la chaleur et des nutriments, les ingrédients de la vie
La proximité de ces deux structures (un lac et un volcan) rend le cratère de Jezero encore plus attractif qu’il ne l’était jusqu’à présent. Et pour cause : la présence du volcan aurait pu fournir l’énergie nécessaire, notamment sous la forme d’une activité hydrothermale, à cet environnement lacustrelacustre pour soutenir la présence d’une activité biologique.
Car si la vie a besoin d’eau, une condition que l’on sait avoir été remplie sur Mars, elle a également besoin d’une importante source de chaleur pérenne et stable. Un contexte volcanique présente par ailleurs l’intérêt de fournir des nutriments essentielsnutriments essentiels à toute activité métabolique. Encore plus qu’avant, le cratère Jezero pourrait donc être un lieu privilégié pour rechercher des biosignatures.
La datation des roches volcaniquesroches volcaniques échantillonnées par Perseverance pourrait également permettre de contraindre l’âge de cette activité volcanique, et donc de mieux comprendre l’histoire géologique de la planète. Une datation qui ne pourra cependant être effectuée qu’au retour sur Terre de ces échantillons. Une mission très attendue des scientifiques, qui n’est malheureusement pas encore clairement programmée.
Auteur : Morgane Gillard, Rédactrice
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