Cyberéthique et libertés numériques


Musée des horreurs de l’antitrust et double record pour l’Autorité de la concurrence

Benoît Cœuré, président de l’Autorité de la concurrence, résume 2024 en une phrase : « une année historique […], qu’il s’agisse des sanctions prononcées ou du nombre d’opérations de concentrations autorisées ».

Commençons par les présentations générales. En 2024, l’Autorité de la concurrence comprend 201 agents pour un budget de 25,3 millions d’euros, contre respectivement 199 agents et 24,3 millions en 2023 et quasiment la même chose en 2022. 2023 était toutefois un « mauvais » cru pour les sanctions avec 167,6 millions d’euros.

En 2024, l’Autorité de la concurrence a prononcé huit décisions de sanctions : six pour des ententes, une pour abus de position dominante et une dernière au groupe Loste pour obstruction lors des opérations de visite et de saisies. Ambiance…

blank

Record d’amende : 1,4 milliard d’euros

Le montant total des sanctions est de 1,4 milliard d’euros, dont un peu moins de la moitié (611 millions d’euros) pour une seule affaire. Elle concerne des ententes dans l’électroménager afin de maintenir des prix de vente plus élevés : BSH, Candy Hoover, Eberhardt, Electrolux, Indesit (passé aux mains de Whirlpool), LG, Miele, SEB, Smeg, Whirlpool, Boulanger et Darty sont concernés.

Une autre affaire d’entente sur les prix sanctionne Schneider Electric, Legrand ainsi que les distributeurs Rexel et Sonepar. Ils écopent de 470 millions d’euros. La troisième marche du podium est occupée par Google sur les droits voisins, avec une sanction de 250 millions d’euros. Les autres affaires se partagent les restes.

L’Adlc en profite pour rappeler que, en Europe, « les pratiques anticoncurrentielles génèrent des hausses de prix moyennes de 17 % ».

« Le taux de recouvrement des sanctions est très élevé et atteint généralement les 100 %. Versées à l’État, elles entrent dans le budget général et contribuent ainsi au financement de dépenses d’intérêt général (éducation, justice, hôpitaux…) », explique l’Autorité.

Sur le marché des opérations, l’activité était intense en 2024, avec un autre record : 295 opérations, soit une hausse de 10 % par rapport au précédent pic de 2021. Dans 97 % des cas, les opérations ont été autorisées sans engagements.

blank

L’IA sur tous les fronts, l’AdlC sur le front de l’IA

Sur l’intelligence artificielle, l’Autorité se félicite d’être l’une des premières « à sanctionner
une entreprise pour une pratique liée à l’entraînement d’un modèle d’intelligence artificielle
 ». Dans une interview au Figaro reprise dans le bilan, Benoit Cœuré expliquait que « l’industrie de l’intelligence artificielle générative a le potentiel de devenir le musée des horreurs de l’antitrust si on ne fait rien ». Les sujets liés à IA sont nombreux, avec les droits voisins, la protection des données, etc.

2025 est placée sous le signe de l’IA et de l’énergie. L’Autorité se penchera sur les problématiques « concurrentielles liées aux besoins spécifiques de l’IA en termes énergétiques ainsi qu’à l’impact des modèles utilisant moins de ressources ».

blank

Auteur : Sébastien Gavois

Aller à la source

Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.