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Nasa : les propositions choc de Trump pour l’exploration spatiale affolent la scène internationale

La proposition de budget 2026 de l’administration Trump pour la Nasa marque un tournant dans la politique spatiale américaine, avec une réduction drastique de 24 % des financements. Ce budget, visant à abandonner plusieurs programmes lunaires au profit d’une orientation résolue vers Mars, suscite des inquiétudes au sein de l’agence et parmi ses partenaires internationaux. Bien que les discussions sur ce budget soient encore en cours et devraient se poursuivre jusqu’à son adoption en septembre-octobre, les implications de ces changements sur l’avenir de l’exploration spatiale internationale sont d’ores et déjà préoccupantes.

Sans surprise, la proposition de budget 2026 de l’administration Trump pour la Nasa suscite des inquiétudes, tant au sein de l’agence qu’auprès de ses partenaires internationaux. Ce budget prévoit une réduction de 24 % des fonds alloués à la Nasa, entraînant l’abandon de nombreux programmes axés sur la Lune, dont plusieurs sont menés en coopération avec des pays tels que le Canada et le Japon et avec l’Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA).

Cela étant dit, les discussions et négociations concernant le budget de la Nasa pour 2026 n’en sont qu’à leurs débuts et se poursuivront jusqu’en septembre-octobre, période à laquelle le projet devra être adopté. Cependant, les allocations budgétaires proposées soulèvent déjà des questions importantes sur l’avenir de plusieurs programmes clés.

Changement de cap et direction Mars

Dans le domaine de l’exploration spatiale, le budget proposé par Trump prévoit un budget de plus de 7 milliards de dollars pour l’exploration lunaire, tout en injectant 1 milliard de dollars dans les programmes destinés à Mars, en vue d’une première mission habitée dans un avenir proche. Cette réorientation vise à garantir l’efficacité des efforts américains en matière d’exploration spatiale habitée. Toutefois, le budget a également pour objectif de réduire les recherches jugées moins prioritaires relatives à la Lune et de mettre fin à des missions considérées comme inabordables, telles que celle du retour d’échantillons de Mars, pour laquelle les coûts ont largement dépassé les prévisions.

Conséquences sur la coopération internationale

Les coupes et les annulations dans les programmes de coopération avec le Canada, le Japon et l’ESA soulèvent des inquiétudes quant à l’avenir des partenariats internationaux en matière de recherche spatiale. L’exploration spatiale étant souvent perçue comme un effort collectif, la réduction des collaborations pourrait freiner certains progrès technologiques et scientifiques.

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Trump finance le SLS jusqu’au retour sur la Lune (Artemis III)

Sans surprise, et nous l’avions déjà évoqué en décembre 2024 dans un article intitulé « Donald Trump va-t-il envoyer Elon Musk sur Mars ? », le budget préconise également la suppression progressive de la fuséefusée SLS (Space Launch System) et de la capsule OrionOrion, après ses trois premières missions, qui s’avèrent extrêmement coûteuses et très en retard sur son planning initial. Le SLS coûte 4 milliards de dollars par lancement, représentant un dépassement budgétaire de 140 %. Dit autrement, Donald Trump souhaite le retour d’Américains sur le sol lunaire, avant la Chine qui prévoit une mission habitée d’ici la fin de la décennie

En revanche, le budget finance un programme visant à remplacer ces systèmes par des alternatives commerciales plus rentables, comme le Starship de SpaceX et le New Glenn de Blue Origin, afin de permettre des missions lunaires plus ambitieuses à l’avenir. Cependant, des incertitudes demeurent sur l’architecture du programme Artemis et sur les missions lunaires que l’administration Trump prévoit après Artemis III, même s’il est probable qu’elles s’appuient sur les systèmes de transport de SpaceXSpaceX et Blue Origin.

Transition vers la commercialisation de l’espace

Amorcée par la présidence Obama, la tendance à privilégier les systèmes commerciaux moins coûteux, au lieu des projets traditionnels comme SLS et Orion, marque une évolution vers une commercialisation croissante de l’exploration spatiale. Bien que cela puisse encourager l’innovation, cela soulève également des préoccupations quant à la fiabilité et à la capacité de ces nouveaux systèmes à répondre aux besoins des missions futures.

Concernant la Station spatiale internationale, dont le sort est déjà scellé avec une désorbitation prévue en janvier 2031, la proposition budgétaire envisage également une réduction des activités, de la taille de l’équipage et des recherches à bord. Ceci prépare le terrain pour un démantèlement d’ici 2030, tout en annonçant un passage vers des stations spatiales privées et commerciales. Les vols d’équipage et de fret seraient considérablement réduits, ce qui pourrait nuire à la formation des astronautes et à la continuité des recherches essentielles.

Dans le domaine des sciences de la Terre, le budget supprime les financements pour les satellites de surveillance climatique jugés peu prioritaires et restructure la mission LandsatLandsat Next, d’un budget de 2 milliards de dollars. Cela suscite des inquiétudes quant à la continuité des données essentielles pour la recherche climatique, utilisées par les gestionnaires des ressources naturelles, les États et l’industrie.

Auteur : Rémy Decourt, Journaliste

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Artia13

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