Cyberéthique et libertés numériques

Netflix distribuera les contenus de TF1 à partir de 2026


Un clou de plus dans le cercueil de la TNT ?

Netflix distribuera les contenus de TF1 à partir de 2026

Pour la première fois, Netflix se prépare à ouvrir les portes de son service à un autre opérateur : le géant américain du streaming annonce en effet qu’il distribuera, à compter de l’été 2026, les contenus et le direct de la chaîne TF1.

La traditionnelle poignée de mains qui accompagne le communiqué de presse laisse entendre que l’accord a été finalisé au bord de la Méditerranée, à l’occasion du festival de Cannes. Son ampleur laisse cependant augurer des centaines d’heures de travail préalables, des deux côtés de l’Atlantique. Netflix et TF1 viennent en effet d’annoncer un accord de distribution conjoint, dont les termes apparaissent comme une première mondiale.

Tout TF1, directement dans l’interface de Netflix

« À partir de l’été 2026, tous les abonnés de Netflix en France pourront regarder les chaînes du Groupe TF1 et les contenus à la demande de TF1+, directement sur Netflix », indique le géant américain, qui a récemment augmenté ses tarifs en France. Selon les termes de ce partenariat, les abonnés Netflix se verront donc proposer les émissions et programmes de TF1, en direct ou à la demande, au sein de l’interface de recommandation de contenus.

Les deux partenaires précisent que l’accord couvre aussi bien les émissions de divertissement populaires comme Koh Lanta ou The Voice que la diffusion des rencontres sportives dont TF1 a acquis les droits.

« Ce nouveau partenariat offrira au public français une toute nouvelle manière de profiter des programmes de TF1, et offrira aux abonnés Netflix en France encore plus de variété et de choix », résument les deux entreprises, qui collaboraient déjà sur la production de certaines fictions ou séries.

« Alors que les habitudes de visionnage évoluent vers le visionnage à la demande et que la fragmentation des audiences s’accentue, cette alliance sans précédent permettra à nos programmes de qualité et populaires d’atteindre des audiences inégalées et d’ouvrir de nouveaux horizons publicitaires, dans un environnement qui s’articule parfaitement avec notre plateforme TF1+ », commente dans un communiqué Rodolphe Belmer.

Une approche complémentaire de TF1+

Le PDG du groupe TF1 répond ainsi de façon implicite à une question qui ne manque pas de se poser : la chaîne ne se tire-t-elle pas une balle dans le pied en s’alliant avec un concurrent ? Depuis son lancement début 2024, la chaîne mise en effet massivement sur le développement de TF1+, sa plateforme de vidéo à la demande.

Interrogé en janvier par le Monde, il revendiquait « 33 millions de spectateurs mensuels, qui consomment en moyenne plus de cinq heures par mois », et présentait TF1+ non pas comme une simple TV de rattrapage (catch-up TV), mais comme une véritable plateforme de streaming, pensée pour aller concurrencer les poids lourds du secteur, notamment américains.

« Nous sommes passés de 15 000 heures de programmes disponibles au lancement à 25 000 heures aujourd’hui, soit autant qu’Amazon et plus que Disney+ et MyCanal. On vise de 30 000 à 35 000 heures d’ici à la fin de l’année », déclarait-il encore. Interrogé mercredi par l’AFP, il réaffirme que le groupe ne redoute pas de cannibalisation des audiences de sa propre plateforme, et table sur le fait que l’opération « sera nettement positive pour nous en termes d’audience ».

Vers un Netflix agrégateur de contenus ?

Hier concurrents, demain alliés. Si Netflix et ses concurrents nouent régulièrement des partenariats avec des chaînes de TV pour acquérir des droits de distribution spécifiques, c’est la première fois qu’un contrat est négocié à une telle échelle, en intégrant les principaux produits phare de la chaîne de TV concernée – et scellant au passage un clou supplémentaire dans la distribution hertzienne des flux.

« Cet accord ouvre la porte à davantage de contrats entre Netflix et les groupes de télévision traditionnels, qui sont aux prises avec la baisse de leurs audiences et de leurs revenus publicitaires, alors que de plus en plus de personnes regardent la télévision en ligne ou via des services de streaming », estime le Financial Times.

Netflix se garde bien de confirmer qu’une brèche est désormais ouverte, mais se dit ravi de cette ouverture à de nouveaux contenus, obtenus auprès d’un partenaire dont les audiences sont nettement supérieures aux siennes. Le service américain ne communique plus ses chiffres pour la France, mais il faisait état de 10 millions d’abonnés en 2022, là où TF1 revendique 33 millions de spectateurs mensuels en ligne.

Auteur : Alexandre Laurent

Aller à la source

Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

Artia13 has 3537 posts and counting. See all posts by Artia13