Cyberéthique et libertés numériques

Netvibes, c’est fini…


Les agrégateurs en mode Highlander ?

Netvibes, c’est fini…

Netvibes était un agrégateur de flux RSS et il ne fêtera pas ses 20 ans. Il a été lancé le 15 septembre 2005 par les Français Tariq Krim (qui a quitté l’entreprise en 2008, remplacé par Freddy Mini au poste de CEO) et Florent Frémont. Il a été racheté en 2012 par le groupe Dassault Systèmes, qui le ferme ce lundi 2 juin.

« Les flux RSS ne sont pas morts, ils bougent encore. Mais force est de constater qu’ils sont bien moins vigoureux qu’il y a 10 ans ». Cette phrase, nous l’avons écrite en 2018 lors d’un sondage… mais elle toujours aussi vraie en 2025.

Elle devrait rester valable encore longtemps, au moins pour certains qui ont maintenant plusieurs dizaines (plus que deux ou trois en général) d’années au compteur. Les agrégateurs de flux RSS avaient en effet le vent en poupe dans les années 2000 et 2010.

2005, 2007, 2010 et 2012 : quatre dates importantes

Un premier coup de semonce dans le monde des agrégateurs est arrivé à l’été 2013 avec la fermeture de Google Reader, puis de iGoogle (portail concurrent de Netvibes). Dans la liste des remplaçants, Netvibes et Feedly arrivaient souvent en tête. De ce trio, il n’en reste donc plus qu’un seul.

« Lancée en 2005, [la start-up Netvibes] a attiré 15 000 utilisateurs dès le premier jour et n’a pas cessé de grossir depuis. Aujourd’hui, Netvibes est utilisée par plus de 10 millions de personnes, dont la moitié aux États-Unis. À l’été 2006, elle a annoncé la plus importante levée de fonds européenne de ces dernières années pour une société Internet (12 millions d’euros) », expliquait Le Monde en 2007.

En 2007 également, Time Magazine classe Netvibes dans la liste des « 50 meilleurs sites Web ». Début 2010, une étape importante pour l’entreprise est franchie : elle est rentable. 50 % des revenus venaient alors de Netvibes for Enterprise, 40 % du Premium Dashboards et 10 % des widgets.

Netvibes 2007
Netvibes (2007), Time Magazine

Dassault Systèmes s’est d’ailleurs emparé de Netvibes en 2012 pour renforcer « sa plate-forme 3D Experience avec des « expériences de veille en temps réel » pour les entreprises et les consommateurs ». Selon le communiqué de l’époque, « chaque mois, Netvibes [aidait] plus de 4 millions de personnes à créer des tableaux de bord intelligents pour gérer leur vie numérique au quotidien ».

« Tu vas vraiment me manquer ! »

La fermeture de Netvibes avait été annoncée par l’entreprise, provoquant une montée de nostalgie chez certains : « J’utilise quotidiennement Netvibes depuis 2007 […] notamment pour suivre quelques titres de presse, des blogs (il y en a de moins en moins), des blogs musique, l’actu WordPress, etc. C’est également un bon moyen de lister des ressources auxquelles je peux avoir accès en permanence ». C’est parfois la douche froide : « Je viens de le découvrir aujourd’hui parce que la page Netvibe a disparu… ».

Un des avantages de Netvibes était la simplicité de l’interface : « Il me permettait de faire une veille sur tous mes sujets (tech, actu, …) sans être pollué, au rythme que je le souhaite et avec une interface sobre et efficace. J’avais testé des concurrents mais aucun ne l’a détrôné et il avait traversé tous les effets de mode ou autres réseaux sociaux. Tu vas vraiment me manquer ! », explique un DSI.

Dans l’e-mail envoyé aux utilisateurs, Netvibes annonçait la fermeture de son service pour ce lundi 2 juin à 12 h. Effectivement, alors que la plateforme fonctionnait ce matin, ce n’est plus le cas cet après-midi. Un formulaire permettait de récupérer les données, mais puisque le site de Netvibes n’est plus du tout accessible, le lien ne fonctionne plus.

Le message précisait : « Veuillez noter qu’après la fermeture de Netvibes.com, toutes vos données personnelles collectées pour vous fournir ce service seront supprimées par Dassault Systèmes en conformité avec notre Politique de Confidentialité ».

3D UNIV+RSES, ou le bingo loto de l’IA

À la place, Dassault Systèmes met en avant 3D UNIV+RSES, une plateforme présentée en avril qui « intègre plusieurs technologies d’IA générative au cœur de la gestion du cycle de vie de la propriété intellectuelle (IPLM) à l’échelle mondiale, au bénéfice de ses clients ». Encore un peu de discours marketing ? 3D UNIV+RSES est le « premier environnement numérique dédié à l’entraînement de nouvelles catégories d’Experience en tant que Service (XaaS), notamment les expériences génératives (GenXp), les compagnons virtuels, ainsi que les expériences de Jumeau Virtuel Intelligent en tant que Service (VTaaS) ».

Quelles alternatives ? À vos commentaires…

Désormais, la page de Netvibes renvoie vers la liste des produits 3DS de Dassault Systèmes. Si vous utilisez des solutions concurrentes et/ou avez trouvé une alternative, n’hésitez pas à en faire profiter la communauté via les commentaires !

Auteur : Sébastien Gavois

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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