Que s’est-il passé avec la nouvelle sonde japonaise qui a perdu le contact avec la Terre à son arrivée sur la Lune ?
La Lune a encore triomphé. La sonde privée Hakuto-R M2 Resilience de la société japonaise ispace a cessé tout contact aux dernières secondes de son alunissage. La mission est un échec. Que s’est-il passé ? Quelles sont les conséquences ?
Lors de la dernière phase de l’atterrissage sur la Lune, on joue tapis. Après son décollage en janvier avec SpaceXSpaceX, la sonde japonaise Resilience a parcouru un long chemin et franchi plusieurs étapes clés avec succès avant de tenter de se poser hier soir. Mais la dernière étape, l’alunissage, est de loin la plus difficile de toutes. Resilience est désormais un échec de plus qui montre la difficulté de l’exploration lunaire.
La tentative d’atterrissage à la surface a eu lieu hier soir à 21 h 17 heure de Paris, au cœur de la mer Frigoris, sur la face visible. Resilience était la seconde sonde envoyée sur la Lune par la société privée japonaise ispace. La première sonde Hakuto-R M1M1 s’était aussi écrasée en 2023.
Descente trop rapide
Les premières phases de la descente et de l’alunissage se sont bien déroulées, d’après la télémétrie (données) partagée en direct par ispace. Mais les dernières mesures avant la perte de contact étaient anormales. Elles indiquaient une vitesse de chute de 187 kilomètres par heure, ce qui est bien trop élevé.
Cette dernière vitesse enregistrée avant la perte de contact indique que la sonde s’est très probablement crashée.
Dans un communiqué, ispace a admis avoir perdu Resilience. Pourquoi la sonde n’a pas suffisamment freiné lors de son approche de la surface ? Pour déterminer sa distance au sol, l’atterrisseur utilise un instrument qui tire un rayon laser vers le sol et compte le temps avant la réceptionréception de l’écho de la surface. Mais l’instrument a trop tardé à envoyer des mesures valides, ce qui a retardé la séquence de freinage puis causé le crash, d’après ispace.
Les causes de cette défaillance n’ont pas encore été communiquées, le temps pour les équipes japonaises d’étudier les données de vol. Une fois posée, RésilienceRésilience devait activer plusieurs instruments scientifiques et expériences pendant deux semaines, soit une journée sur la Lune, avant l’arrivée des températures extrêmement basses de la nuit. Resilience emportait aussi un petit rover développé par les équipes luxembourgeoises d’ispace, nommé Tenacious.
Quelle suite pour ispace ?
Deux crashs en trois ans, c’est lourd à porter pour une entreprise privée qui s’est spécialisée dans le service de missions lunaires. C’est aussi le cas d’Intuitive Machines, compagnie américaine qui par deux fois n’a pas réussi à poser correctement ses sondes. Elles se sont retrouvées à chaque fois sur le côté !
La prochaine mission prévue pour ispace reposera sur un autre atterrisseur et visera cette fois-ci la face cachée pour le compte du programme d’exploration robotique de la NasaNasa. La mission emportera d’ailleurs une série de sismomètressismomètres français.
Auteur : Daniel Chrétien, Rédacteur scientifique
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