Qui est François Jacq, le nouveau président du Cnes, l’agence spatiale française ?
Nommé par Emmanuel Macron, François Jacq va présider au destin du spatial français, à la tête du Centre national d’études spatiales, le Cnes. Son parcours rempli d’expériences montre combien son travail va être important, à l’heure où la France se dote d’une stratégie spatiale nationale. On fait le point.
Le Conseil des ministres a nommé François Jacq président-directeur général du Cnes le 23 mai 2025. Sa prise de fonction fait suite au départ de l’ancien président Philippe Baptiste, aujourd’hui ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ancien polytechnicien et docteur de l’École des Mines à Paris, François Jacq montre par son parcours son expertise à diriger des organismes de recherche.
L’expérience au secours du Cnes ?
Avant de prendre les commandes du Cnes, François Jacq a dirigé l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifsdéchets radioactifs (2000 - 2005), MétéoMétéo France (2009 - 2013), l’Ifremer (2016 - 2018), le conseil du Centre européen de prévisions météorologiquesprévisions météorologiques et enfin le CEA (2018 - 2025). Ce riche parcours fait de lui un expert dans la direction de ce genre d’organismes.
Alors que notre agence spatiale est à la croisée des chemins en pleine révolution spatiale, on s’interroge : faut-il un expert en administration ou un expert en spatial ? Avec le CEA ou Météo France, François Jacq a déjà côtoyé de près le Cnes, mais il va devoir très vite maîtriser les dossiers, car il y a urgence. À l’occasion d’une audition au Sénat, François Jacq a rappelé ses priorités pour le Cnes : renforcer la voie européenne pour les grands projets spatiaux, insister sur la dualité du spatial (à la fois civil et militaire) et sur la souveraineté française dans ce domaine, et conserver le socle scientifique tandis que les États-Unis prennent plutôt la voie inverse en souhaitant sabrer le budget scientifique de la Nasa.
Pour rappel, le Cnes assure l’expertise et une partie des opérations dans les activités spatiales en France, autant dans la défense que dans la recherche et l’économie. Mais le Cnes est une agence vacillante en raison du vieillissement des employés (un tiers des effectifs aura atteint l’âge de 62 ans cette année). François Jacq devra alors piloter cette difficile transition du Cnes dans les bras de nouvelles générations tout en préservant ses missions et son expertise.
L’avenir du spatial français en jeu
François Jacq arrive au moment où la France est sur le point de se doter d’une stratégie spatiale nationale, commandée par le Premier ministre François Bayrou. Cette stratégie donnera la direction dans laquelle Emmanuel Macron souhaite voir évoluer la France spatiale, dans un contexte où des puissances spatiales comme la Chine se renforcent et où les États-Unis suppriment l’une après l’autre leurs nombreuses collaborations spatiales à l’international.
François Jacq devra également guider les choix d’investissement de la France dans le prochain budget de l’Agence spatiale européenne (ESA) en novembre, des choix cruciaux sur l’avenir du spatial en France et en Europe.
Auteur : Daniel Chrétien, Rédacteur scientifique
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