Starship explose en plein vol, Musk va augmenter la cadence

Ce n’est pas encore ça. La mégafusée Starship, que l’entreprise SpaceX du multimilliardaire Elon Musk développe pour aller sur Mars, est parvenue mardi à aller dans l’espace, mais a connu un nouveau vol d’essai mouvementé, son vaisseau ayant explosé avant sa redescente prévue sur Terre.

Cette fusée, fait la taille d’un immeuble d’environ 40 étages et est la plus puissante jamais conçue, s’était envolée du Texas dans un colossal nuage de fumée peu après 23 h 35, heure locale, devant des dizaines de curieux, parfois venus d’Australie pour assister à l’exercice. L’enthousiasme de l’assistance, à son pinacle fut finalement très largement tempéré après l’apparition de premières déconvenues techniques.

Il y a tout de même du mieux : en janvier et en mars derniers, l’étage supérieur de la fusée avait explosé au début du vol, provoquant des pluies de débris incandescents au-dessus des Caraïbes et des dégâts minimes. Cette fois, le vaisseau a réussi à atteindre l’espace mais pas à déployer, comme l’espérait l’entreprise, les simulateurs de satellites qu’il transportait. Et il a surtout subi une fuite de carburant qui lui a fait perdre le contrôle et l’a conduit à exploser au-dessus de l’océan Indien, où il devait finir sa course de manière contrôlée.

Sortant les éléments de langage euphémisants, Space X a indiqué que, pour ce neuvième essai, l’appareil avait subi un «désassemblage rapide non programmé». En d’autres termes, le premier étage de la fusée a sûrement explosé avant son plongeon programmé dans le golfe du Mexique.

L’entreprise de Musk avait cette fois limité ses ambitions, oubliant la manœuvre consistant à tenter de faire revenir l’appareil sur son pas de tir afin de le rattraper avec des bras mécaniques. Une technique qui, associée à la réutilisation du propulseur, permet à la fusée d’être totalement réemployable. Et de réduire considérablement les coûts et les ressources de l’opération.

Affublé d’un t-shirt «coloniser Mars», le milliardaire trumpiste, qui a décidé de s’éloigner des affaires de la Maison Blanche, a suivi directement le vol depuis Starbase, le site texan de l’entreprise. Obsédé par la conquête de la planète rouge, qu’il voit comme un plan de secours dans le cas où la planète deviendrait inhabitable, Elon Musk multiplie les lancements, au désarroi des associations de protection de l’environnement, qui regrettent la multiplication des déchets spatiaux consécutifs à ces opérations.

Malgré tout, le régulateur américain de l’aviation, la FAA, a donné son feu vert à l’augmentation des essais. Si bien que les essais Starship, dont une version modifiée doit appuyer le projet Artémis, qui doit renvoyer les Américains sur la Lune, pourraient désormais avoir lieu toutes les «trois à quatre semaines» selon le milliardaire.