Cyberéthique et libertés numériques

Anti-diversité, anti-équité, anti-inclusion, anti-climat

Trump impose son idéologie dans les modèles d’IA et vise une domination mondiale des USA

Donald Trump a signé trois décrets visant à assurer la « domination mondiale » des États-Unis sur l’IA. Ces textes s’érigent contre la diversité, l’équité et l’inclusion dans les modèles utilisés par les administrations fédérales, les restrictions environnementales des entreprises d’IA et pour un effort massif d’export des technologies étasuniennes d’intelligence artificielle dans le monde.

La Maison-Blanche a publié ce mercredi 23 juillet trois décrets concernant l’IA et les grands modèles de langage qui devraient plaire aux milliardaires du numérique qui ont soutenu activement sa candidature.

Ces trois textes ont vocation à soutenir, d’une part, très activement leur export jusqu’à une « domination mondiale », en supprimant notamment les régulations environnementales et géopolitiques mises en place auparavant notamment par Joe Biden.

Donald Trump, d’autre part, impose aux entreprises d’IA de conformer leurs modèles à son idéologie, sous peine de perdre les marchés publics fédéraux concernant les outils d’IA générative.

Des décrets sur l’IA signés lors d’un show sponsorisé

Le Président des États-Unis a présenté pendant une heure, hier, sa vision dans une « keynote » lors du Sommet « Winning the AI Race », organisé et diffusé par le podcast All‑In géré par les responsables d’entreprises de capital risque Chamath Palihapitiya, Jason Calacanis, David Friedberg et David Sacks.

Rappelons que ce dernier, cofondateur de Palantir et ancien de PayPal, a été nommé « tsar » de la crypto et de l’IA à la Maison-Blanche par Donald Trump. Ce dernier a signé les décrets en direct à la fin de ce show sponsorisé par la Bourse de New York et Visa.

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Financements publics fédéraux à foison

Dans un premier décret, Donald Trump facilite la création d’infrastructures de centres de données aux États-Unis en supprimant certaines normes en place jusqu’alors dans le pays. Il prévoit que les différentes agences fédérales subventionnent, fassent des prêts, mettent en place des incitations fiscales et signent des accords avec des projets déjà soutenus à hauteur de 500 millions de dollars, qui demandent une puissance de plus de 100 MW ou qui « protègent la sécurité nationale ».

Il révoque aussi les règles mises en place comme un baroud d’honneur par Joe Biden en début d’année afin de restreindre les exportations de GPU pour l’IA. Enfin, il assouplit considérablement les règles environnementales que devaient respecter les constructeurs de data centers.

Dans son explication de texte, la Maison-Blanche affirme qu’ « en simplifiant les procédures d’autorisation et en apportant un soutien financier, les États-Unis accéléreront le développement des centres de données et renforceront leur domination mondiale dans le domaine de l’IA, ce qui permettra de créer des emplois et d’améliorer la sécurité nationale ».

Vers une « domination mondiale »

Le deuxième texte signé par Donald Trump ce mercredi 23 juillet concernant l’IA affirme que « les États-Unis doivent non seulement être à la pointe du développement des capacités générales et de pointe en matière d’IA, mais aussi veiller à ce que les technologies, les normes et les modèles de gouvernance américains en matière d’IA soient adoptés dans le monde entier afin de renforcer les relations avec nos alliés et de garantir le maintien de notre domination technologique ».

Il appelle l’ensemble de l’industrie de l’IA étasunienne à répondre à un appel d’offre public pour un « programme américain d’exportation de l’IA afin de soutenir le développement et le déploiement de paquets d’exportation de l’IA étasunienne « full-stack » ».

Un alignement idéologique sur les idées de Trump sinon pas de subventions

Enfin, dans un troisième texte, Donald Trump impose à toute l’industrie de l’IA étasunienne qui voudrait bénéficier des financements fédéraux que ses modèles soient contre les politiques soutenant la diversité, l’équité et l’inclusion, qu’il qualifie d’ « une des idéologies les plus répandues et les plus destructrices ».

Rappelons que, récemment, la version Heavy de Grok 4 a déclaré s’appeler Hitler, que l’IA de xAI inclus dans X a fait l’éloge du dictateur allemand, généré des réponses antisémites et tourné en boucle sur un pseudo-génocide blanc en Afrique du Sud.

Mais le président des États-Unis préfère lutter contre ce qu’il appelle l’ « IA Woke » (terme employé dans le titre du décret). Sans le nommer, Donald Trump vise notamment le modèle de Google Gemini en prenant pour exemple « un modèle d’IA majeur [qui] a modifié la race ou le sexe de personnages historiques, notamment le pape, les pères fondateurs et les Vikings », oubliant au passage que le modèle générait aussi des SS noirs ou asiatiques et que ceci a eu lieu en février 2024.

L’ensemble des trois décrets aura sans doute un impact sur les entreprises d’IA qui, comme l’explique TechCrunch, pourront se sentir contraints d’aligner les résultats de leurs modèles et leurs jeux de données d’entrainement sur la vision de Donald Trump pour obtenir des fonds fédéraux alors qu’elles amassent beaucoup de chiffres d’affaires, mais sont toujours déficitaires.

Auteur : Martin Clavey

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.