Un apiculteur forézien invente un redoutable piège à frelons asiatique à seulement 2 €
Ah le frelon asiatique ! Je suis du genre à scruter mes arbustes pour voir s’il n’y bourdonne pas ! Je reconnais que ce frelon asiatique me terrorise, alors j’imagine ces pauvres abeilles sans défense sur lesquelles il se jette, affamé ! Et, ce n’est pas une blague : la menace du frelon asiatique (Vespa velutina) ne cesse de croître en France, alors certains citoyens passent à l’action, armés non pas de technologies hors de prix… mais de bon sens et d’un peu de récup’ ! À Saint-Just-Saint-Rambert, Jim Siclon, apiculteur amateur, a mis au point un piège sélectif à base de bidon plastique, testé et approuvé dans le Forez. Coût de l’opération ? Moins de 2 € par piège. Résultat ? Plus de 6 400 frelons capturés dans la Loire, grâce à un réseau de volontaires. Et, si cette idée low-tech était finalement bien plus efficace que bien des pièges commerciaux ? Embarquement immédiat à sa découverte.
Un piège maison, sélectif, testé… et redoutablement efficace
À la base, Jim Siclon est un passionné d’abeilles. Un ancien directeur logistique à la retraite, qui préfère passer son temps à observer ses ruches plutôt qu’à taper dans la raquette… sauf quand les frelons attaquent. Après avoir éliminé jusqu’à 50 frelons par jour à coups de raquette sans parvenir à endiguer l’invasion, Jim a décidé d’innover. Il conçoit alors un piège artisanal à base de bidons de 5 litres, de grilles à reine et d’un soupçon d’huile de coude. Son système repose sur une entrée pyramidale qui laisse passer les frelons asiatiques, tout en épargnant abeilles, guêpes européennes ou papillons. Résultat ? Une sélectivité redoutable et une efficacité prouvée : 250 frelons piégés en trois semaines avec deux pièges seulement, posés au bon endroit.
Quand le bricolage rencontre l’action ciblée… et un soupçon de chimie
Mais, Jim ne s’est pas arrêté là. Face à des ruches encerclées par des frelons, où les abeilles ne sortaient plus, il a aussi tenté une autre méthode plus controversée : l’insecticide ciblé. Le principe ? Attraper un frelon, déposer une goutte microscopique de produit toxique, et le relâcher vivant. S’il retourne au nid, il y partage la charge avec ses congénères… et parfois même avec la reine. En 3 à 5 jours, l’activité du nid peut s’effondrer. Cette méthode chimique, bien que contraire aux convictions écologiques de Jim, a eu des résultats spectaculaires dans ses deux ruchers, sans pour autant permettre de confirmer scientifiquement l’éradication des nids. Comme il le dit lui-même : « Ce n’est pas une solution miracle, mais parfois, on agit en dernier recours. »
Une action collective nécessaire… et économique
Le plus étonnant, dans cette affaire, c’est que tout est à portée de main : les bidons, les grilles, le sirop comme appât, et même le tutoriel en ligne sur le site abeilleduforez.com. À l’heure où les pièges du commerce peuvent grimper à 40 € pièce, cette version DIY devient vite la seule solution abordable pour les apiculteurs qui veulent poser 5, 10, voire 20 pièges. Et, comme l’explique Jim, ce n’est pas un business, mais un acte militant. Le Syndicat Départemental d’Apiculture de la Loire encourage d’ailleurs cette démarche et invite chaque apiculteur à agir le plus tôt possible dans la saison, pour piéger les reines fondatrices et limiter l’expansion.
Un seul piège bien placé au printemps, c’est quatre nids évités l’année suivante. Pas mal pour un vieux bidon, non ? Alors, et vous ? Êtes-vous prêt à fabriquer un piège à frelons efficace pour moins de 2 € au lieu d’en acheter un à 40 € ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !
Auteur : Méline Kleczinski
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