Un fantastique survol en relief de la comète Tchouri honore l’astronome ukrainienne Svetlana Guérassimenko qui vient de décéder

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L’astronome ukrainienne Svetlana Guérassimenko vient tout juste de décéder, rejoignant son collègue et compatriote Klim Tchourioumov qui nous a quittés en 2016. En leur mémoire, vous pouvez effectuer un extraordinaire survol en relief de la comète mythique 67P/Churyumov-Gerasimenko, grâce à David Romeuf, un informaticien et un astronome amateur ProAm récemment lauréat du prix Julien Saget 2025 de la Société astronomique de France pour son travail sur la création d’un modèle photogrammétrique de la comète 67P, et son exploitation pour étudier des cavités glacées derrière les jets de Tchouri.

Rappelez-vous, c’était le 6 août 2024, la sonde RosettaRosetta de l’Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) arrivait en orbite autour de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko alias Tchouri. Les images spectaculaires et les découvertes qui le sont tout autant allaient se succéder avec comme point d’orgue l’atterrissage du module Philae sur la surface de Tchouri le 12 novembre de la même année. 

Derrière Philae, il y avait notamment l’astrophysicienastrophysicien français Jean-Pierre Bibring et son équipe. 

Dès 2014 et en collaboration avec Philippe Lamy et OlivierOlivier Groussin, astrophysiciens du Laboratoire d’astrophysique de Marseille, David Romeuf, un informaticien et un astronomeastronome amateur ProAm à qui l’on doit la découverte de plusieurs astéroïdes binairesbinaires commençait à obtenir des images extraordinaires et en relief de 67P/Churyumov-Gerasimenko.


Les anaglyphes doivent être visualisés avec des lunettes rouge/cyan et sous une lumière tamisée afin de saisir pleinement les contrastes les plus faibles et les détails les plus fins. Une attention particulière doit être portée à la combinaison des lunettes et de l’écran afin d’éviter la diaphonie, c’est-à-dire les fuites entre les deux canaux couleur. © David Romeuf

On vient hélas d’apprendre le décès à l’âge de 80 ans de l’astronome d’origine ukrainienne Svetlana Guérassimenko. Comme son nom le laisse deviner, elle était la co-découvreuse dans la nuit du 11 au 12 septembre 1969 de Tchouri avec son collègue, également d’origine ukrainienne, Klim Tchourioumov, né le 19 décembre 1937 à Nikolaev et décédé d’un accident vasculaire cérébralaccident vasculaire cérébral le 15 octobre 2016 à Kharkiv, également en Ukraine.


La mission spatiale Rosetta a conquis non seulement la comète Tchourioumov-Guérassimenko, mais aussi le cœur des hommes tant son histoire a soulevé d’enthousiasme. Jean-Pierre Bibring, Francis Rocard et Philippe Gaudon reviennent sur cette aventure extraordinaire. © Cnes

De la physique théorique et des cosmonautes aux comètes

Klim Tchourioumov avait commencé par étudier la physique à l’Université de Kiev mais, en troisième année, il fut déçu d’être affecté à la faculté d’optique plutôt qu’à la faculté de physique théorique. Rappelons au passage que c’est à Kharkiv pendant les années 1930 que le génial Lev Landau avait fondé son illustrissime école de physique théorique. Tchourioumov continua à suivre des cours de physique théorique, malgré la désapprobation des autorités et fut finalement affecté à la faculté d’astronomie, ce qui allait changer sa vie pour le mieux.

Svetlana Guérassimenko est, elle, née dans le village ukrainien de Baryshevka (près de Kiev) le 23 février 1945. Dès l’école, elle s’est intéressée à l’astronomie, et assistant au début spectaculaire de l’exploration spatiale soviétique, elle a comme beaucoup d’adolescents rêvé de devenir cosmonautecosmonaute ou d’étudier les objets spatiaux.

En 1963, elle s’est donc inscrite à l’Université de Kiev où elle a étudié l’astronomie à la faculté de physique, puis a commencé à étudier les comètes. Cela l’a conduite à intégrer des expéditions organisées à l’Institut d’astrophysique d’Alma-Ata, au Kazakhstan, où en utilisant un télescopetélescope Maksutov de 50 cm permettant d’étudier les comètes de faible luminositéluminosité, sous la direction de Klim Tchourioumov, elle allait avoir rendez-vous avec l’histoire en sa compagnie en 1969.

En 1973, Svetlana Guérassimenko a été invitée à Douchanbé pour travailler comme chercheuse à l’Institut d’astrophysique de l’Académie des sciences du Tadjikistan, où elle a continué à travailler jusqu’à son décès.

En 2004, l’Agence spatiale européenne (ESA) a sélectionné la comète Churyumov-Gerasimenko pour y faire atterrir un vaisseau spatial. Les découvreurs de la comète étaient présents lors du lancement de Rosetta depuis le port spatial de Kourou, en Guyane française. La sonde a ensuite atteint la comète dix ans plus tard.

Deux articles de l’ESA contiennent de nombreux détails sur la vie de Svetlana Guérassimenko et de Klim Churyumov avec deux interviews.

Auteur : Laurent Sacco, Journaliste

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