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Un monde brûlant, une molécule introuvable : la découverte renversante de James Webb sur une planète infernale !

C’est une première qui
en dit long sur ce que l’on ignore encore de l’univers. Grâce au
télescope spatial James Webb (JWST), des astronomes viennent de
détecter une molécule encore jamais observée dans l’atmosphère
d’une exoplanète : le monoxyde de silicium (SiO). Cette trouvaille
étonnante a été faite sur WASP-121b, une géante gazeuse que l’on
surnomme déjà la « planète infernale ». Voici pourquoi cette
découverte bouscule notre compréhension des mondes
extrêmes.

Bienvenue sur WASP-121b, là où
il pleut du fer en fusion

WASP-121b, aussi appelée
Tylos, est une exoplanète
géante découverte en 2016, située à environ 880 années-lumière de
la Terre. Elle est 1,2 fois plus massive que Jupiter mais presque
deux fois plus large, ce qui en fait un monde particulièrement
imposant. Son orbite est si rapprochée de son étoile qu’elle fait
le tour complet en à peine 30 heures.

Résultat : cette proximité
extrême verrouille la planète par les marées. Comme la Lune avec la
Terre, un côté de WASP-121b est perpétuellement exposé à son
étoile, tandis que l’autre reste plongé dans une nuit éternelle. La
température sur la face jour ? Jusqu’à 3 000 °C, contre 1 500 °C
côté nuit. À ce niveau de chaleur, les éléments se vaporisent,
l’atmosphère devient instable, et il peut pleuvoir du fer fondu
dans des tempêtes titanesques.

Une nouvelle molécule entre
dans l’histoire

Dans le cadre d’une nouvelle
série d’observations, des chercheurs ont utilisé l’instrument
NIRSpec (spectrographe proche infrarouge) du télescope James Webb
pour scruter les deux faces de la planète au fil de son orbite. Le
but : comprendre sa chimie atmosphérique avec un niveau de détail
jamais atteint jusqu’ici.

Et c’est là que la surprise
est survenue : la présence confirmée de gaz de monoxyde de silicium
(SiO). Une première dans l’histoire de l’astronomie. « C’est
révolutionnaire », a déclaré Anjali Piette, co-autrice de l’étude
publiée dans Nature Astronomy. Jusque-là, cette molécule n’avait
jamais été détectée dans l’atmosphère d’une planète, même parmi les
plus de 5 000 exoplanètes recensées à ce jour.

D’où vient le SiO ? Et
pourquoi est-ce si important ?

Le monoxyde de silicium est un
composé que l’on retrouve parfois dans les étoiles ou produit de
manière artificielle sur Terre pour des usages technologiques
(panneaux solaires, batteries, optiques). Mais à l’état gazeux, il
est extrêmement instable, ce qui le rend quasiment absent des
atmosphères planétaires, du moins jusqu’à présent.

Alors, comment expliquer sa
présence sur WASP-121b ? Les chercheurs avancent une hypothèse : ce
SiO pourrait venir de matériaux silicatés (comme le quartz) issus
de météorites ou d’astéroïdes désintégrés en pénétrant l’atmosphère
brûlante de la planète. Grâce à la chaleur extrême (3 000 °C !), le
composé reste à l’état gazeux, offrant ainsi une signature
spectrale unique détectable depuis la Terre.

Un monde brûlant, une molécule introuvable : la découverte renversante de James Webb sur une planète infernale !
WASP-121b est souvent appelée « planète infernale » en raison de
ses températures élevées et de ses conditions météorologiques
extrêmes. Crédit image : Robert Lea (créé avec Canva)

Un monde invivable, mais
incroyablement précieux pour la science

Contrairement à d’autres
molécules détectées récemment (comme le sulfure de diméthyle,
possible signature de vie sur K2-18b), la présence de SiO ne laisse
présager aucune forme de vie. En revanche, elle éclaire d’un jour
nouveau la chimie des atmosphères extrêmes et la diversité des
conditions planétaires dans l’univers.

WASP-121b, avec ses vents
supersoniques, ses tempêtes métalliques et sa température de
fournaise, est un laboratoire naturel pour tester les limites de la
physique planétaire. « Étudier la chimie de ces planètes
ultra-chaudes nous aide à comprendre comment fonctionnent les
atmosphères des géantes gazeuses dans des conditions extrêmes »,
explique Joanna Barstow, co-autrice des deux études.

Le télescope James Webb,
toujours plus loin

Cette avancée spectaculaire
n’aurait pas été possible sans le télescope spatial James Webb, qui
repousse à chaque observation les frontières de notre connaissance
cosmique. Sa capacité à analyser finement la lumière infrarouge
permet de “voir” les molécules présentes dans l’atmosphère de
mondes lointains, avec une précision inégalée.

Et ce n’est qu’un début : les
futures cibles du JWST promettent d’être encore plus fascinantes —
des planètes rocheuses, des super-Terres, ou même des mondes
habitables potentiels. L’univers a encore beaucoup à nous
apprendre, et James Webb s’annonce comme notre guide privilégié
dans cette quête.


En résumé

La détection du monoxyde de
silicium sur WASP-121b est bien plus qu’une curiosité chimique.
C’est un saut en avant dans notre compréhension des mondes
extrêmes, un témoignage des capacités extraordinaires du JWST, et
un rappel que même dans l’enfer d’une planète lointaine, l’univers
recèle des surprises que nous n’aurions jamais imaginées.

Auteur : Brice Louvet

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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