Une fusée doit décoller pour la première fois depuis le sol européen vers l’orbite terrestre ce lundi

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Une façon pour l’Europe de poursuivre sa marche vers l’espace et l’indépendance. Une start-up allemande espère procéder ce lundi 24 mars depuis la base spatiale norvégienne d’Andøya, au-dessus du cercle polaire arctique, à un vol test de sa fusée Spectrum. Prévu entre 12 h 30 et 15 h 30 (heure de Paris) si la météo le permet, ce décollage sera le premier tir vertical d’un véhicule orbital sur le continent européen, hors Russie. Jusqu’à présent, ces lancements ne concernaient que des fusées suborbitales – qui ne dépassent pas ou pas longtemps la limite entre l’atmosphère terrestre et l’espace, à une centaine de kilomètres d’altitude.

Le mini-lanceur Spectrum pourrait toutefois ne pas réussir à atteindre l’orbite terrestre. «Chaque seconde de vol est précieuse, car elle nous permet de recueillir des données et de gagner en expérience. Trente secondes de vol seraient déjà un vrai succès», explique Daniel Metzler, cofondateur et patron d’Isar Aerospace, le constructeur de la fusée. «Nous ne nous attendons pas à atteindre l’orbite avec ce test. En réalité, aucune entreprise n’a encore réussi à placer son tout premier lanceur orbital en orbite. SpaceX [du milliardaire Elon Musk, ndlr] a eu besoin de quatre tentatives, mais nous voulons aller plus vite», a-t-il ajouté.

«Quel que soit le résultat, le lancement de Spectrum marquera une étape importante, puisqu’il s’agit du premier lancement d’un lanceur européen entièrement sous responsabilité privée. Nous soutenons pleinement cette dynamique», souligne Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à l’Agence spatiale européenne (ESA).

Avec ses 28 mètres de haut pour deux mètres de diamètre et une capacité d’emport d’une tonne, cet engin est moins imposant que d’autres mammouths des pas de tir. Moins chers, les micro et mini-lanceurs comme Spectrum, généralement développés par des acteurs privés, représentent un complément bienvenu pour la mise en orbite de constellations de satellites miniaturisés destinés par exemple à l’observation de la Terre ou à la couverture internet.

Fondée en 2018, la start-up munichoise Isar Aerospace se targue d’avoir développé son lanceur de deux étages quasi intégralement en interne. Elle a d’ores et déjà signé un contrat avec l’agence spatiale norvégienne pour la mise en orbite d’ici 2028 de deux satellites de surveillance maritime.

«L’essor de ces nouveaux acteurs et des nouveaux services de lancement européens s’inscrit dans un objectif commun : garantir un accès indépendant et souverain à l’espace. Leur rôle devrait se renforcer dans les années à venir», affirme Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à l’Agence spatiale européenne (ESA).

L’espace occupe une place importante dans la quête de compétitivité de l’Union européenne. Privée d’accès aux cosmodromes et aux lanceurs russes à cause des graves tensions avec Moscou, l’Europe a connu une mauvaise passe à cause des retards dans le développement de la fusée Ariane 6 et une suspension du lanceur Vega-C après un accident. Ce n’est que le 6 mars, avec le premier vol commercial d’une Ariane 6 depuis Kourou en Guyane français, qu’elle a retrouvé sa souveraineté spatiale après plusieurs mois sans accès indépendant à l’espace.

Sur un marché européen qui cherche à rattraper son retard sur les américains SpaceX et Blue Origin (Jeff Bezos), Isar Aerospace, ses compatriotes HyImpulse et Rocket Factory Augsburg (RFA), les français Latitude et MaiaSpace (filiale d’Arianegroup) ou encore l’espagnol PLD Space sont engagés dans une course de vitesse pour s’imposer comme des acteurs incontournables du secteur.

Parallèlement, des Açores portugaises aux Shetland britanniques en passant par Andøya ou Esrange en Suède voisine, de multiples projets européens de ports spatiaux prennent forment, souvent déterminés à tirer les premiers. Se présentant comme «le premier port spatial opérationnel d’Europe continentale», la base d’Andøya vante de son côté son emplacement dans l’Arctique, idéal pour le lancement de satellites polaires ou héliosynchrones, c’est-à-dire qui passent au-dessus de n’importe quel point de la planète à la même heure solaire locale chaque jour.

Auteur : LIBERATION, AFP

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