Une structure cosmique titanesque défie les lois de l’univers : comment expliquer cette incroyable anomalie ?

Selon nos modèles cosmologiques actuels, l’univers devrait être relativement homogène lorsqu’on l’observe à très grande échelle. Cela signifie que les galaxies, les amas et les vides cosmiques devraient se répartir de manière statistiquement uniforme. Mais voilà qu’une anomalie spectaculaire vient bouleverser cette hypothèse : la Grande Muraille d’Hercule et de la Couronne Boréale — nommée HerCrbGW — une mégastructure dont la taille dépasse l’entendement et qui pourrait bien remettre en cause certains fondements de la cosmologie moderne.

Une anomalie de taille cosmique

Initialement découverte en 2013 à partir d’une carte des sursauts gamma (GRB), HerCrbGW s’était déjà imposée comme la plus vaste structure jamais identifiée dans l’univers observable. À titre de comparaison, la Grande Muraille de Sloan (SGW), un autre regroupement de galaxies bien connu, mesure environ 1,3 milliard d’années-lumière. HerCrbGW ? Elle atteindrait 10 milliards d’années-lumière de long, 7,2 milliards de large, et près d’un milliard d’années-lumière d’épaisseur. C’est 100 000 fois la taille de notre Voie lactée.

Cette taille hors norme interpelle, car elle semble violer le principe cosmologique : une règle fondamentale selon laquelle l’univers devrait être homogène et isotrope à grande échelle. Si une structure de cette taille existe réellement, cela suggère que notre compréhension de la distribution de la matière dans l’univers est incomplète… voire incorrecte.

Les sursauts gamma : des témoins privilégiés du cosmos lointain

Pour détecter une telle structure, les astronomes ne s’appuient pas uniquement sur l’observation des galaxies visibles. Ils utilisent un outil bien plus précis et cosmologiquement pertinent : les sursauts gamma (Gamma-Ray Bursts, GRB). Ce sont des explosions d’énergie titanesques — les plus puissantes de l’univers — causées par des événements extrêmes comme l’effondrement d’étoiles massives ou la fusion d’étoiles à neutrons.

Les GRB sont si lumineux qu’ils peuvent être détectés à des distances dépassant 10 milliards d’années-lumière, bien au-delà de la portée des télescopes optiques. En cartographiant leur répartition dans le ciel, les scientifiques peuvent tracer la structure du cosmos lointain. Et c’est précisément une anomalie dans cette répartition qui a révélé l’existence de HerCrbGW : une zone du ciel où les sursauts gamma sont beaucoup plus fréquents qu’ailleurs, suggérant une surdensité galactique massive.

Une énigme pour la théorie cosmologique

L’existence même de HerCrbGW pose un véritable casse-tête aux cosmologistes. Si cette structure est bien continue et physiquement liée, alors elle contredit les prévisions des modèles de formation des grandes structures. Selon le modèle standard de la cosmologie, basé sur la relativité générale et l’inflation cosmique, il est hautement improbable que des structures dépassant 1,2 milliard d’années-lumière puissent se former — et encore moins persister — dans l’univers tel que nous le connaissons.

La structure pourrait-elle résulter d’un alignement fortuit de plusieurs super-amas distincts ? C’est une hypothèse. Mais les dernières analyses, publiées dans la revue Universe et accessibles sur la plateforme arXiv, tendent à montrer que la distribution des GRB n’est ni aléatoire, ni explicable par un biais d’échantillonnage connu. Ce serait donc bien une entité cohérente et gigantesque.

Grand Mur Hercule-Couronne Boréale univers
Les simulations et la théorie ne suggèrent pas la présence de structures aussi énormes dans l’univers. Crédit image : NASA/Goddard Space Flight Center et Advanced Visualization Laboratory du National Center for Supercomputing Applications

Une révolution en gestation

HerCrbGW n’est peut-être que la première d’une série de grandes structures cosmologiques encore mal comprises. D’autres anomalies, comme le Grand Attracteur ou le Cold Spot du fond diffus cosmologique, laissent entrevoir un univers peut-être plus complexe que prévu.

L’un des chercheurs ayant contribué à ces nouvelles estimations, Jon Hakkila, a lui-même admis en 2015 : « Les modèles théoriques décrivant la formation de ces structures semblent être en contradiction avec les observations. » Une déclaration lourde de sens, qui appelle à repenser nos hypothèses sur la structure de l’univers.

Et maintenant ?

Ce que révèle la HerCrbGW, ce n’est pas seulement une énorme concentration de galaxies : c’est une faille potentielle dans notre lecture de l’univers. Cette structure pose un défi de taille aux théories standards, et pourrait ouvrir la voie à de nouvelles conceptions de la matière noire, de l’énergie noire, ou même de la topologie de l’univers.

Dans les années à venir, de nouvelles missions d’observation — comme Euclid ou le James Webb Space Telescope — permettront peut-être de mieux comprendre l’origine et la nature de ces mégastructures. En attendant, une chose est sûre : l’univers a encore bien des secrets à nous dévoiler.

Auteur : Brice Louvet

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