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Voici l’Heliblade, un engin révolutionnaire qui peut planer des mois à 20 km et intéresse les militaires

Voici l’Heliblade, un engin révolutionnaire qui peut planer des mois à 20 km et intéresse les militaires

Dans le sillage du New Space et de son essor d’innovation, l’Heliblade émerge : un drone stratosphérique conçu pour des missions de longue durée à une altitude d’environ 20 kilomètres. Imaginé par un expert français du secteur spatial, ce concept original et inédit se prépare à un premier vol d’essai en 2026. L’Heliblade tiendra-t-il ses promesses et va-t-il révolutionner l’exploration et l’utilisation de la haute atmosphèreatmosphère ?

Pour en savoir plus sur ce véhicule à l’apparence surprenante, nous avons interviewé son concepteur, Pierre-Eric Lys, président-fondateur de l’entreprise X721. Fort d’une expérience chez ThalèsThalès, Airbus Defense & Space, puis dans l’assurance spatiale et l’ingénierie, Pierre-Éric Lys apporte une vision novatrice au domaine des drones.

Un design inspiré par la nature

Ce qui distingue l’Heliblade des drones traditionnels, c’est son design unique inspiré de la graine d’érable. Composé de deux, trois ou quatre ailes attachées à une structure centrale par un fil de 8 mètres de long, l’Heliblade exploite la force centrifuge pour une stabilité et une robustesse optimales. Pierre-Éric Lys explique : « Les ailes conservent leur intégritéintégrité structurelle et ne se déforment pas de sorte que plus on tourne vite, plus les ailes restent plates. Leur vitesse de rotationvitesse de rotation est élevée, moins d’une seconde pour faire un tour ! » M. Lys décrit également l’Heliblade comme « simple, ultra-léger, économique, endurant, durable et furtif », soulignant que sa structure volante est « la plus légère au monde par rapport à sa taille (14 m d’envergure pour une masse inférieure à 3 kg) ». Cette légèreté est un élément clé du projet : « Chaque gramme gagné, c’est de la performance en plus, de tenir en vol plus longtemps, et aussi moins de surface d’aile ».

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Si la légèreté est un atout majeur, la robustesse n’est pas en reste. L’Heliblade est conçu « pour résister aux contraintes de son environnement ». Pierre-Éric Lys précise : « Il est conçu pour plier, mais pas se casser ». À cette capacité de résistancerésistance vient s’ajouter une conception simplifiée, limitant les parties mobilesmobiles à l’essentiel : « Un moteur électrique entraînant une hélice et un élévateur arrière, assurant ensemble le contrôle d’attitude et le pilotage, sur le principe d’un hélicoptère ». Cette propulsion électrique, alimentée par des générateursgénérateurs solaires installés sur chaque aile, souligne l’engagement environnemental du projet. De ce point de vue, l’Heliblade est « réutilisable, durable, sans aucune émissionémission de CO2 et ne génère aucun débris spatial. Cette invention représente une solution stratégique pour lavenir, car elle permet de réduire la dépendance aux nouvelles mises en orbiteorbite tout en éliminant les risques liés à la prolifération des débris dans lespace ».

Quant à la conception brevetée des ailes, réalisées en matériaux synthétiques, optimise l’aérodynamisme : « Leur grande envergure combinée à une faible largeur réduit considérablement la traînée, diminuant ainsi la puissance nécessaire au vol ».

L’Heliblade : un drone stratosphérique conçu pour des missions de longue durée à une altitude d’environ 20 kilomètres. © Rémy Decourt

Missions et marchés potentiels

L’Heliblade vise à combler le fossé entre l’aviation et les satellites, offrant une alternative durable et à faible impact environnemental pour une variété de missions. Pour commencer, il sera capable d’emporter de 5 à 10 kilogrammeskilogrammes de charge utile fixée sur ses ailes, le véhicule pourra potentiellement stationner plusieurs mois dans la stratosphèrestratosphère pour des missions prolongées, offrant une alternative aux satellites, mais avec une durée de vol opérationnel limitée par les capacités de ses batteries. Concrètement, l’Heliblade est, selon Pierre-Éric Lys, « capable de faire beaucoup de ce que font les satellites, mais différemment ». Et c’est là un de ses principaux intérêts.

L’Heliblade est capable de faire beaucoup de ce que font les satellites, mais différemment.

L’entreprise X721 vise un large éventail d’applicationsapplications. Depuis la stratosphère, l’Heliblade peut observer une zone d’environ 500 kilomètres de diamètre avec une résolutionrésolution qui, dans certains cas, surpasse celle des satellites. Contrairement aux satellites soumis à des temps de revisite plus ou moins espacés, la position stationnaire de l’Heliblade au-dessus d’une région donnée permet de fournir des « services à haute valeur ajoutée et de mener des missions scientifiques inédites ». Comme le souligne Pierre-Éric Lys, la stratosphère est « une région de l’atmosphère pas aussi bien connue qu’on ne le pense » notamment dans le domaine de la climatologieclimatologie où les mécanismes à l’œuvre et l’impact sur le réchauffement climatique sont très peu compris. L’Heliblade pourrait apporter un « éclairage inédit sur ces phénomènes qui se déroulent dans la stratosphère et encore mal compris ».

Parmi les missions possibles, on citera celles liées à l’observation de la Terreobservation de la Terre, qui pourra être de « collecte de données à haute résolution dans une large gamme d’ondes pour la surveillance environnementale, la météorologiemétéorologie, l’agricultureagriculture de précision, par exemple », la sécurité pour la « surveillance des frontières, la lutte contre la piraterie maritime et la gestion des catastrophes naturelles (incendies, inondationsinondations, tremblements de terretremblements de terre) ». Dans le domaine de l’environnement, l’Heliblade pourra faire de la « surveillance de l’érosion côtière et du trait de côte, les dégazagesdégazages sauvages et la mesure de la qualité de l’airair, etc. ».

Par sa mise en œuvre rapide, l’Heliblade peut être utilisé dans des situations d’urgence, comme cela aurait pu être le cas dans la disparition mystérieuse du vol Malaysia Airlines 370 en mars 2014 qui se serait abîmé en mer au-dessus du golfe de Thaïlande, en mer de Chinemer de Chine méridionale. Comme l’explique Pierre-Éric Lys, « l’envoi sur site d’une ou plusieurs centaines dHeliblade aurait permis de couvrir une très large zone et localiser des débris de l’appareil ». Sans surprise, grâce à sa furtivitéfurtivité et la difficulté de l’abattre, les militaires sont évidemment intéressés par ce type de plateforme d’observation stratosphérique.

Objectif Mars et Vénus pour l’Heliblade

Enfin, ce drone qui tient dans une valise une fois plié, pourrait même « être utilisé sur Mars ou VénusVénus pour des missions d’exploration depuis la haute atmosphère de ces planètes ».

Afin de valider le concept et le pilotage autonome, X721 prévoit les premiers vols d’essai en 2026. Trois Heliblades seront utilisés pour démontrer la grande variété de missions que ce drone est capable de réaliser. Une fois ces tests validés, une production à cadence de quatre Heliblade par mois sera lancée.

Le pilotage représente un défi majeur, comme l’explique Pierre-Éric Lys : « Aucun mode d’emploi n’existe pour piloter l’Heliblade ». Si l’intelligence artificielleintelligence artificielle « ne nous a été d’aucune aide pour la conception du logiciellogiciel de vol », en revanche, elle permet « une approche incrémentale du pilotage grâce au machine learningmachine learning ». Cette méthode permet d’apprendre progressivement à « voler en stationnaire, puis commencer à se déplacer dans les trois dimensions, naviguer d’un point de départpoint de départ vers une destination, etc. ». Pierre-Éric Lys souligne qu’il « n’aurait probablement pas été possible de faire voler un Heliblade sans les développements récents en matièrematière d’IA ».

Auteur : Rémy Decourt, Journaliste

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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