Le CERN dans la quadrature du cercle
Le plus grand centre de recherche en physique d’Europe, le Centre européen de recherche nucléaire (CERN), souhaite aller plus loin dans la compréhension de l’infiniment petit. Comment ? En creusant un méga-tunnel de 90 kilomètres de circonférence sous les pâturages, à la frontière franco-suisse. Mais ce projet gigantesque, de plus de 16 milliards d’euros, est jugé démesuré et inutile par ses opposants.
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« Ils sont arrivés comme des colons en terre sauvage ! » Au printemps 2024, plusieurs riverains des environs de Genève et d’Annecy voient débarquer des ingénieurs du Centre européen de recherche nucléaire (CERN). Un courrier recommandé les avait avertis quelques semaines plus tôt que des sondages aux camions-vibreurs et à l’explosif auraient lieu pour connaître la nature des sols. « Ici, personne, sauf les élus, ne connaissait le futur projet. On est allés se renseigner sur Internet et on est tombé des nues », se rappelle Chantal Domenge, habitante de Marlioz, en Haute-Savoie.
Le projet ? C’est celui du Futur Collisionneur Circulaire (FCC). Dans les tuyaux depuis dix ans, il est présenté par le CERN comme une « usine à connaissance », incarnant le « plus grand projet scientifique européen » à venir. Son directeur scientifique, Alain Blondel, le décrit comme « la machine du XXIe siècle »[1]– Futur Circular Collider : Le seigneur des anneaux, émission La Méthode Scientifique, France Culture – juin 2022. jQuery(‘#footnote_plugin_tooltip_5745_2_1’).tooltip({ tip: ‘#footnote_plugin_tooltip_text_5745_2_1’, tipClass: ‘footnote_tooltip’, effect: ‘fade’, predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: ‘top center’, relative: true, offset: [-7, 0], });. Le FCC viserait à accélérer et faire entrer en collision d’infimes particules de matière, puis à observer leur comportement dans les microsecondes qui suivent. Une expérience censée recréer en laboratoire les conditions qui auraient succédé au Big Bang, de sorte à tenter de mieux comprendre les origines et la formation de l’Univers.
Le coût du Futur Collisionneur Circulaire pourrait avoisiner les 80 milliards d’euros, en incluant les dépenses de fonctionnement.
Matériellement, l’installation prévue est sans égale : un tube de 90 kilomètres de circonférence serait installé dans un tunnel à une moyenne de 200 mètres de profondeur entre la Suisse (avec un passage sous le lac Léman) et la France, excavant 16 millions de tonnes de terre et aspirant à terme l’équivalent de la consommation électrique de 700 000 Français (4 TWh) ainsi que plusieurs millions de mètres cubes d’eau pour refroidir l’infrastructure, sans parler de l’échappement de gaz fluorés et de possibles radiations magnétiques souterraines. Le tout pour un coût minimal annoncé de 16 milliards d’euros – qui pourrait avoisiner au final les 80 milliards d’euros, en incluant les dépenses de fonctionnement[2]– Selon le rapport de Noé21, qui rassemble des scientifiques opposés au projet. « Le CERN doit renoncer à son mégaprojet d’accélérateur », février 2025, p.29. Disponible sur noe21.org. jQuery(‘#footnote_plugin_tooltip_5745_2_2’).tooltip({ tip: ‘#footnote_plugin_tooltip_text_5745_2_2’, tipClass: ‘footnote_tooltip’, effect: ‘fade’, predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: ‘top center’, relative: true, offset: [-7, 0], }); – financement pour lequel le CERN à un temps approché Elon Musk et sa société The Boring Company[3]– « CERN: Elon Musk pourrait construire le futur LHC », La Tribune de Genève (AFP), 22 janvier 2019. jQuery(‘#footnote_plugin_tooltip_5745_2_3’).tooltip({ tip: ‘#footnote_plugin_tooltip_text_5745_2_3’, tipClass: ‘footnote_tooltip’, effect: ‘fade’, predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: ‘top center’, relative: true, offset: [-7, 0], });.
ELON MUSK APPROCHÉ PAR LE CERN
Le CERN se veut rassurant en annonçant la « faible empreinte carbone » d’un projet qui couvrirait 160 hectares de surface et le recours à des énergies « provenant de sources renouvelables »[4]– Lire « Futur collisionneur circulaire » sur le site internet du CERN. jQuery(‘#footnote_plugin_tooltip_5745_2_4’).tooltip({ tip: ‘#footnote_plugin_tooltip_text_5745_2_4’, tipClass: ‘footnote_tooltip’, effect: ‘fade’, predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: ‘top center’, relative: true, offset: [-7, 0], });. « Des éléments de langage aujourd’hui bien connus, précise Laurent Husson, géologue et géophysicien au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et membre du collectif Scientifiques en rébellion, particulièrement inquiet pour les nappes aquifères. Il y a de grosses inconnues sur l’eau. Les tunneliers vont-ils devoir percer des nappes phréatiques ? Les sols pourraient voir leur eau fuir parce que ce sont des terrains spongieux. »
Le chercheur, en poste à l’Institut des sciences de la Terre à Grenoble, déplore également la consommation énergétique de l’ensemble : « Elle est incompatible avec les objectifs de réduction de consommation d’électricité à l’horizon de 2030 comme de 2050. En 2070 [moment où l’installation sera portée à sa pleine puissance, NDA], on aura sans doute mieux à faire des 4 TWh que de les dépenser dans ce collisionneur. »

Jusqu’à présent, le CERN jouissait d’une image très peu contestée par les populations locales. Mis sur pied au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (en 1954), le Centre est le pendant « civil » des recherches en physique nucléaire menées dans le secteur militaire quelques années plus tôt. L’institution se pare alors de nobles objectifs. Comme le rappelle le physicien Gilles Cohen-Tannoudji, il s’agit alors rien moins que de « révéler les secrets de la nature, de rassembler par-delà les frontières, d’innover et de former de nouvelles générations de travailleurs scientifiques »[5]– Le boson de Higgs, une découverte historique de portée anthropologique, La Pensée 2013/3, n° 375. jQuery(‘#footnote_plugin_tooltip_5745_2_5’).tooltip({ tip: ‘#footnote_plugin_tooltip_text_5745_2_5’, tipClass: ‘footnote_tooltip’, effect: ‘fade’, predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: ‘top center’, relative: true, offset: [-7, 0], });. En 1957, l’institution met en place un premier accélérateur de quelques mètres de circonférence, qui ne fera que se complexifier et grossir au fil des décennies.
C’est en 2012 que le CERN montre sa pleine mesure, en mettant en évidence le fameux boson de Higgs. Une découverte permise grâce au Grand collisionneur de hadrons (LHC), alors la plus grande installation en physique fondamentale au monde : un tube de 27 kilomètres de circonférence, mis en fonction en 2008 à la frontière franco-suisse. Aujourd’hui, un regroupement international de plusieurs dizaines d’instituts de recherche répartis dans 30 pays porte le projet de FCC pour prendre le relais de l’ancien collisionneur, qui devrait arriver à obsolescence à la fin des années 2030.
LE CHANT DU CYGNE
DE LA PHYSIQUE DES PARTICULES ?
C’est peu dire que la légitimité de ce projet techno-scientifique divise les physiciens. D’un côté, il y a ceux qui voient les collisionneurs de particules comme la grande aventure scientifique du XXIe siècle, n’hésitant pas à les décrire comme les « cathédrales modernes » – révélant ici la dimension religieuse investie dans ces infrastructures. Pour ces chercheurs, la fin scientifique justifie les moyens financiers et technico-économiques engagés. De l’autre côté, des physiciens affirment que les probabilités de découvertes scientifiques sont devenues trop improbables pour justifier une telle infrastructure – et un tel investissement –, dans un contexte de dérèglement climatique et de raréfaction des ressources.
Un débat vif au vu aussi du cadre épistémologique, incertain, de la physique des particules contemporaine. Rappelons que la théorie physique prédisait dans les années 1960 l’existence d’une particule élémentaire encore inconnue : le LHC a alors été conçu et mis au point précisément pour la caractériser. Ce qui a débouché sur la découverte du boson de Higgs.
Il faut démystifier l’idée que les collisionneurs du CERN sont porteurs d’une orientation de recherche parfaitement neutre, naïve, candide et omnidirectionnelle.
Aujourd’hui, la situation est différente. « Le FCC serait développé pour aller chercher on ne sait pas quoi, et peut-être même rien, précise Laurent Husson. L’idée des physiciens, c’est d’aller vaguement explorer dans “l’infiniment grand et l’infiniment petit”. J’ai l’impression que la communauté des physiciens est un gros paquebot avec énormément de travailleurs et d’argent, qui est difficilement arrêtable. »
Pour Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et professeur émérite à l’Université de Nice, « on ne peut pas exclure, même si la probabilité est très faible, qu’il y ait encore des découvertes dignes d’intérêt à faire dans le domaine. Pour étayer cette thèse, les physiciens peuvent rappeler que Lord Kelvin écrivait à la fin du XIXe siècle que la physique, moyennant quelques ajustements, arrivait bientôt à son terme. On était pourtant à l’aube d’avancées majeures. » Et l’auteur de (Auto)critique de la science, un classique de l’épistémologie (publié en 1973), d’ajouter : « Mais il se pourrait que la découverte du boson de Higgs ait été une sorte de chant du cygne de la physique fondamentale »[6]– Les théories fondamentales de la matière au XXe siècle de Sam Schweber et Jean-Marc Lévy-Leblond, article publié dans L’Histoire des sciences et des savoirs, sous la direction de Dominique … Continue reading jQuery(‘#footnote_plugin_tooltip_5745_2_6’).tooltip({ tip: ‘#footnote_plugin_tooltip_text_5745_2_6’, tipClass: ‘footnote_tooltip’, effect: ‘fade’, predelay: 0, fadeInSpeed: 200, delay: 400, fadeOutSpeed: 200, position: ‘top center’, relative: true, offset: [-7, 0], });.

« Il faut démystifier l’idée que les collisionneurs du CERN sont porteurs d’une orientation de recherche parfaitement neutre, naïve, candide et omnidirectionnelle, tient à contextualiser Laurent Husson. En fait, avec eux, la recherche est orientée dans une direction bien précise, déterminée par des choix culturels. Il ne faudrait pas oublier que la physique des particules a été stimulée par la recherche autour de la bombe atomique. C’est une discipline portée par une culture et un imaginaire de recherche de puissance. »
Le FCC permettrait, selon le CERN, de « maintenir le leadership européen » dans un contexte où l’État chinois prépare un projet concurrent, bien que plus modeste, d’ici à 2030. « Soyons clairs. Aujourd’hui on ne sait pas encore comment faire le FCC. Les technologies nécessaires, notamment les aimants, sont seulement à l’état d’ébauche », fait savoir Stefane Panebianco, directeur de recherche au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), à Saclay, dans l’Essonne, et l’un des physiciens responsables du LHC.
Quel intérêt cela a-t-il d’avoir la connaissance scientifique, si la manière de l’acquérir participe à détruire nos capacités de vivre sur Terre ?
S’il est favorable au futur collisionneur, Stefane Panebianco tient à noter qu’« un projet de ce genre ne peut plus avoir lieu sans consultation des populations, comme cela avait été le cas avec la précédente installation. Personnellement, je préfère mille fois que l’abandon d’un tel projet soit le fruit d’un véritable débat démocratique argumenté. Si la population dit “oui”, tant mieux. Si elle dit “non”, tant pis. On fera autre chose. » Face à ces incertitudes, l’Allemagne, jusque-là l’un des principaux financeurs du CERN, s’est retirée de la coalition autour du futur collisionneur.
UNE PRISE DE CONSCIENCE POPULAIRE
En décembre 2023, un regroupement de vingt-quatre associations locales et écologistes prénommé « Co-CERNés » se constitue, alors de façon informelle, pour informer la population. Après une douzaine de réunions publiques ayant réuni quelque 2 500 personnes, Elisabeth Charmot, cofondatrice du collectif résume : « Les gens que l’on rencontre sont stupéfaits. Le CERN qui a, selon eux, toujours agi pour le bien de la population ne peut pas avoir idée d’un projet aussi destructeur ! » Avec Noé 21, association regroupant riverains, militants et scientifiques en Suisse, les opposants déposent dans le courant de 2024 un recours en contentieux au tribunal de Grenoble pour suspendre les travaux préliminaires, une démarche qui peut prendre plusieurs années. Les études de faisabilité se sont achevées au printemps 2025.
« Je me demande comment la science peut en arriver là, s’interroge Élisabeth Charmot. Quel intérêt cela a-t-il d’avoir la connaissance scientifique, si la manière de l’acquérir participe à détruire nos capacités de vivre sur Terre ? Cela n’a plus de sens. »

En avril 2024, Jérémy Courlet, maire de Minzier a pris un arrêté municipal pour interdire les forages exploratoires du CERN. Il a du céder peu après, face à la pression de la préfecture de Haute-Savoie. « Non seulement la population est en train de se bouger, mais certains maires commencent à se questionner sérieusement », estime Thierry Lemmel, le nouveau président de co-CERNés, formé en association depuis février 2025. Des maires qui doivent composer avec les habituelles promesses d’emplois et d’hypothétiques retombées économiques pour leur commune.
DES CHOIX DE RECHERCHE À REPENSER
Si l’opposition locale se structure, il n’est pas à exclure que le CERN s’appuie de plus en plus sur de grandes promesses pour justifier son projet. Au rang desquelles, note Jean-Marc Levy-Leblond, « des arguments philosophico-spirituels sur la quête de l’origine de notre humanité, que nous permettraient de découvrir les conditions physiques recréées par les collisionneurs. Voilà un fantasme très largement partagé. Je doute, pourtant, que l’argument consistant à dire que notre existence est due à un Big Bang datant de quatre milliards d’années soit probant. Mais il met en jeu des ressorts fantasmatiques, qui participent à défendre les accélérateurs de particules. »
François Graner, biophysicien au CNRS et professeur à l’Université Paris-Cité se montre également sceptique : « Je n’ai jamais lu un article ou écouté un physicien qui me convainc de l’intérêt du futur collisionneur du CERN. Cela peut être vu comme une spéculation qui permettrait aux physiciens, ingénieurs et techniciens de continuer à remplir leur frigo. Ses défenseurs pourront toujours arguer d’hypothétiques retombées scientifiques et sociales à long terme, ce qui n’est pas faux en soi. Mais c’est un horizon tellement démesuré qu’il est délirant de le partager. »
Ce n’est pas seulement un mouvement écologiste qui se met en place, mais une mobilisation qui s’élargit à la population.
Pour ce critique des sciences, le FCC doit être réinscrit dans le cadre des grands projets scientifiques en cours, à l’instar du projet ITER de fusion nucléaire en cours à Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, ou des programmes spatiaux habités, de génétique (comme le projet « Génome humain ») ou de mesure des ondes gravitationnelles, qui mobilisent une forte concentration de capitaux économique, scientifique et politique.
Une réflexion partagée par Jean-Marc Levy-Léblond : « Si c’est juste dans le domaine de la physique des hautes énergies que l’on abandonne le projet, mais qu’on continue de construire des observatoires spatiaux qui coûtent le même prix, qu’on lance des grandes opérations pour la génétique, cela n’est pas à la hauteur des enjeux. C’est bien plutôt l’ensemble des choix de recherche qui demandent à être repensés. »
Si l’opposition locale est en train de se former et demande l’abandon du projet, Thierry Lemel précise que « ce n’est pas seulement un mouvement écologiste qui se met en place, mais une mobilisation qui s’élargit à la population qui se sent concernée par un projet qui risque de ravager leur lieu de vie ». Les opposants sont galvanisés par les mois précédents. « Le CERN a beaucoup à perdre à persister, prévient Élisabeth Charmot. Plus les gens sont informés, plus ça grince des dents. L’image du CERN va être de plus en plus salement amochée » par ce projet d’infrastructure climaticide. Une analyse partagée par la cofondatrice de Co-CERNés, Chantal Domenge : « Si le Centre décide de passer en force, l’idée d’installer une ZAD, une Zone à défendre, se posera sérieusement. »
Gary Libot, journaliste / Sciences Critiques.
> Photo de Une : LHC de Samuel-Joseph Herzog / CERN.
References
↑1 | – Futur Circular Collider : Le seigneur des anneaux, émission La Méthode Scientifique, France Culture – juin 2022. |
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↑2 | – Selon le rapport de Noé21, qui rassemble des scientifiques opposés au projet. « Le CERN doit renoncer à son mégaprojet d’accélérateur », février 2025, p.29. Disponible sur noe21.org. |
↑3 | – « CERN: Elon Musk pourrait construire le futur LHC », La Tribune de Genève (AFP), 22 janvier 2019. |
↑4 | – Lire « Futur collisionneur circulaire » sur le site internet du CERN. |
↑5 | – Le boson de Higgs, une découverte historique de portée anthropologique, La Pensée 2013/3, n° 375. |
↑6 | – Les théories fondamentales de la matière au XXe siècle de Sam Schweber et Jean-Marc Lévy-Leblond, article publié dans L’Histoire des sciences et des savoirs, sous la direction de Dominique Pestre, Le Seuil, 2015. |
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Auteur : Gautier Demouveaux
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