Océans : pourquoi l’altimétrie spatiale échappe à la menace Trump
C’est une série de missions spatiales bien méconnue, pourtant l’altimétrie des fonds marins par satellite est une science cruciale dans la compréhension des océans. Née d’une forte relation franco-américaine, l’altimétrie spatiale échappe à la terrible coupe du budget de la Nasa par l’administration Trump.
Toulouse, 16 mai 2025. Un événement spécial se tient devant l’entrée historique du centre technique du Cnes. Le rond-point où trône une reproduction métallique de SaturneSaturne est renommé rond-point Michel Lefebvre. Ancien capitaine de navire, ancien astronomeastronome, Lefebvre est un pionnier de la géodésiegéodésie spatiale en France. Il a tenu un rôle clé dans la mission satellitaire Topex-PoseidonTopex-Poseidon, une collaboration entre notre agence spatiale et la Nasa, qui a lancé une série de missions d’étude des océans allant jusqu’au satellite révolutionnaire SwotSwot.
Cartographier les reliefs des océans
En 1992 décolle Topex-Poseidon, la première mission d’altimétriealtimétrie de précision par satellite afin de cartographier en 3D les fonds marins. Pour cela, Michel Lefebvre et son département de géodésie spatiale au Cnes jouent un rôle clé car leurs travaux pour aider à mieux repérer un satellite en orbite par laser permettent au satellite lui-même de fournir des mesures précises et sûres de l’élévation du niveau de la mer et la profondeur des abysses à l’aide d’un radar.
La mission Topex-Poseidon a été une excellente expérience scientifique franco-américaine. Elle a été poursuivie par les missions Jason 1, 2 et 3. Il a ensuite été décidé d’intégrer l’altimétrie spatiale dans les objectifs du programme Copernicus d’observation de la Terreobservation de la Terre par satellite de l’Union européenne, tout en maintenant la collaboration avec les États-Unis. Ainsi, la relève est assurée aujourd’hui par le satellite Sentinel-6. Dernièrement, la cartographie 3D des océans a été révolutionné par la précision de la mission franco-américaine Swot !
Les mesures fournies par ces fantastiques missions ont servi à modéliser avec précision les courants océaniques, à caractériser le phénomène El Niño, ainsi qu’à mieux étudier l’interaction entre les océans et les phénomènes météorologiques.
Un programme très précieux
Dans sa proposition de budget 2026 de la Nasa, l’administration Trump, qui souhaite sabrer la moitié des missions spatiales scientifiques, a épargné les missions d’altimétrie spatiale. La participation américaine aux missions Sentinel-6 et Swot sera maintenue.
Les États-Unis maintiennent également leur promesse de lancer la relève à Sentinel-6 (Sentinel-6B) l’année prochaine avec SpaceX. L’enjeu de ces missions est trop important pour être sacrifié dans la guerre anti-science du président américain.
Auteur : Daniel Chrétien, Rédacteur scientifique
Aller à la source
