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Trois conseils pour limiter le stress au travail


Trois conseils pour limiter le stress au travail
Gardez à l’esprit que votre contrat de travail cadre les modalités d’exécution de votre activité professionnelle. Vous ne vous engagez pas à mettre de côté votre santé physique, mentale et sociale. StudioRomantic/Shutterstock

Comment éviter de stresser au travail ? Alors que la Semaine sur la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) s’est achevée le 20 juin, trois conseils permettent de réduire le stress : travailler en deçà d’un certain volume horaire hebdomadaire, avoir un sommeil optimal et limiter la sédentarité.


Proposée chaque année par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), la Semaine pour la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) 2025 avait pour thème « Parler du travail, c’est productif ! » L’objectif : permettre aux acteurs du monde professionnel de s’informer, débattre et partager de bonnes pratiques en faveur de la QVCT définie comme « favorisant un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement ».

Parler de la réalité du quotidien à travers les espaces d’expression obligatoires dans toutes les entreprises permet de développer un dialogue social de qualité. Que ce soit les représentants du personnel, les travailleurs, qu’ils soient manager ou salarié, chacun doit avoir la possibilité de s’exprimer sur son travail. Dans le cadre d’une démarche de prévention collective des risques professionnels, parler du travail est indissociable de l’évaluation des risques psychosociaux.

Ce bien-être au travail passe par la réduction du stress. On parle de stress au travail quand une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire dans le cadre professionnel, et les ressources dont elle dispose pour y répondre. Si la QVCT passe principalement par l’organisation et l’environnement du travail, dépendant ainsi de l’employeur, des leviers individuels existent au niveau du travailleur. Sur ce plan, nous pouvons formuler trois conseils à mettre en œuvre dans le cadre professionnel, sur la base des travaux en psychologie.

Moins de 48 heures par semaine

L’augmentation du temps de travail est associée à un plus grand risque d’accident du travail, de surpoids, de développement de troubles musculo-squelettiques et d’effet négatif sur la santé mentale. Le temps de concentration allongé, les temps de repas irréguliers et déséquilibrés, l’ergonomie au poste de travail ne répondent pas aux contraintes des travailleurs. L’augmentation du stress ressenti au quotidien est un exemple d’éléments favorisant au fil du temps un effet délétère sur la santé.

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En 2024, les indépendants à temps complet ont travaillé habituellement 47,2 heures par semaine en moyenne contre 36,9 heures pour l’ensemble des personnes en emploi.
DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques)

Notons que les femmes enceintes peuvent bénéficier d’une réduction de temps de travail journalier prévu par un accord d’entreprise ou convention collective. En cas de besoin d’aménagement de poste qu’il soit physique (besoin d’adaptation du mobilier) ou organisationnel ( aménagement d’horaires par exemple, jour supplémentaire de télétravail), vous pouvez contacter directement votre médecin du travail.

Notez que les travailleurs bénéficiant de l’obligation d’emploi, via la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé notamment, peuvent également bénéficier d’aménagements de poste complémentaires, toujours en accord avec le médecin du travail. Et si vous êtes en arrêt maladie, pensez à la visite de pré-reprise pendant votre arrêt.

Rythme de sommeil régulier

Se coucher et se réveiller à heures fixes tous les jours est plus efficace que d’avoir de courtes nuits en semaines et rallonger son temps de sommeil le week-end. Avoir une activité physique quotidienne – prendre les escaliers, sortir une station de métro plus tôt, préférer le vélo ou la marche pour les petits trajets – est fortement recommandée. Pour l’activité sportive où l’intensité est plus élevée, évitez de vous coucher dans les deux heures suivantes. Votre corps sera encore trop chaud pour libérer les hormones nécessaires à l’endormissement. Les stimulants comme le thé, café et boissons énergisantes sont à bannir après 16 heures.


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Pour ceux qui rencontrent des difficultés de sommeil la nuit, bien que cela soit contre-intuitif, évitez les siestes en journée. Vous allez diminuer votre fatigue accumulée en journée, fatigue nécessaire pour favoriser l’endormissement la nuit. Certaines hormones, sécrétées principalement à l’obscurité, sont nécessaires à cet endormissement. Éviter une lumière trop forte le soir, préférer une lumière douce, tamisée a minima 1 heure avant de vous coucher. Idem avec les écrans. Exposez-vous sans modération le matin à la lumière du soleil.

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Optimiser le sommeil des travailleurs.
Réseau Morphée

Certains métiers avec des horaires atypiques ou encore le travail de nuit – entre 21 heures et 7 heures du matin – peuvent occasionner des troubles du sommeil nécessitant une attention particulière. Il concerne 3,2 millions de Français en 2023. En cas de troubles persistants, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste.

Lutter contre la sédentarité

En France, près de 42 % des adultes de 18-44 ans passent plus de huit heures par jour dans une situation de sédentarité, contre 31 % chez les 45-64 ans. Cette différence est expliquée par le temps passé devant un ordinateur. La sédentarité correspond au temps passé assis ou allongé dans la journée, hors temps de sommeil.

Au travail, la stratégie la plus efficace pour diminuer son temps de travail assis est l’utilisation de bureau assis-debout. Ce dernier se présente comme un bureau standard, tout en permettant d’ajuster la hauteur du plan de travail, de façon mécanique ou électrique – prévoyez un budget supérieur pour cette dernière option. Il est possible d’alterner différentes positions au cours de la journée. Ce type de mobilier peut faire l’objet d’un aménagement de poste physique, préconisé par votre médecin du travail.

Que l’on soit dernière son écran d’ordinateur ou celui de son smartphone, il est recommandé de lever la tête régulièrement et de regarder au loin. Ce changement de distance permet à nos yeux de réduire leur contraction liée à l’accommodation et de favoriser le clignement. Résultat : moins de sécheresse oculaire et de sensation de vision trouble. De même, se lever régulièrement et marcher quelques minutes pendant sa journée de travail – pour aller chercher un verre d’eau par exemple. Éviter l’ascenseur permet également de réduire le risque de déclarer une pathologie liée à la sédentarité.

La santé avant tout

Je n’ai pas le temps de faire tout ça, j’ai du travail, moi ! 

Gardez à l’esprit que votre contrat de travail cadre les modalités d’exécution de votre activité professionnelle : vous mettez à disposition de votre employeur votre capacité de travail, par un lien de subordination, en échange d’une rémunération. Vous ne vous engagez pas à mettre de côté votre santé physique, mentale et sociale. Il est important que ce qui fait sens pour vous puisse être investi afin de trouver un équilibre général.

Même si vos conditions de travail ne dépendent pas de vous, bien qu’elles impactent significativement votre qualité de vie au travail, ces trois leviers individuels – moins de 48 heures hebdomadaires de travail, un bon sommeil et se lever régulièrement – restent à votre portée. Ils préviennent l’apparition de troubles pouvant altérer durablement votre bien-être au quotidien.

Certes, ces trois actions ne résolvent pas tout, mais c’est déjà pas mal !

The Conversation

Marie Chamontin ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Auteur : Marie Chamontin, Doctorante en psychologie, Psychologue du travail et Psychothérapeute, CY Cergy Paris Université

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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