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Voici les missions scientifiques de la Nasa les plus menacées par Trump

Voici les missions scientifiques de la Nasa les plus menacées par Trump

Dans sa proposition de budget de la Nasa pour 2026, Donald Trump a pour objectif de réduire de 50 % le financement de missions scientifiques à la Nasa. Les sciences de la Terre et du climat ne sont pas les seules à être visées, l’avenir de l’astrophysique américaine est-il en péril ?

Tel un bulldozer, Donald Trump s’attaque au budget de la Nasa. La Lune, la Station spatiale internationale (ISS), les budgets de tous les programmes sont revus à la baisse à l’exception de l’exploration martienne habitée, qui gagne un milliard de dollars pour soutenir le développement du Starship de SpaceXSpaceX, piloté par Elon MuskElon Musk, allié de Trump. Tous les budgets scientifiques à la Nasa sont drastiquement rabotés dans cette proposition de budget :

  • -68 % pour l’astrophysique ;
  • -43 % pour l’héliophysique (étude du SoleilSoleil) ;
  • -30 % pour la planétologie ;
  • -53 % pour les sciences de la Terre et du ClimatClimat.

Notons que ce budget proposé par la Maison Blanche est loin d’être définitif. Il va être discuté en commission au Sénat avant un vote final et déjà plusieurs sénateurs, dont certains du parti de Donald Trump, sont ventvent debout contre ce budget.

Hubble et James-Webb épargnés, Nancy Roman annulé

La coupe budgétaire dans l’astrophysique est la plus violente de toutes. Dans son budget Nasa 2026, la Maison Blanche promet de poursuivre les opérations des emblématiques télescopestélescopes spatiaux Hubble et James-Webb (JWSTJWST), mais menace d’annuler toutes les autres missions à venir.

Il serait illogique en effet de couper Hubble et le JWST vu que les missions sont en cours et qu’elles ont coûté extrêmement cher à la Nasa pour leur mise en place. Pourtant, alors que les opérations du JWST sont programmées pour optimiser au mieux le temps d’observation du télescope spatialtélescope spatial, Futura a appris que les dépenses liées à sa planification sont menacées d’être coupées de 20 %, ce qui détériorerait in fine son bilan scientifique.

La menace d’annulation la plus brutale est celle du télescope spatial Nancy Roman, car le télescope spatial est presque prêt (décollage en 2027). Son but est d’étudier le rôle de la matière noirematière noire dans le développement des groupes de galaxiesgroupes de galaxies. Pour cela, la mission doit scanner le ciel avec un champ de vue très large. La mission est complémentaire de celle du télescope spatial européen EuclidEuclid.

On abandonne les exoplanètes ?

La quête de la vie extraterrestre est pourtant bien ancrée dans la culture américaine. Plusieurs missions de la Nasa d’étude des exoplanètesexoplanètes, planètes en dehors de notre Système solaireSystème solaire, sont menacées :

  • Habitable Worlds Observatory : principal projet de mission de la Nasa dédié aux exoplanètes, et dont les ambitions équivalent celles du JWST. Son but est de chercher des signes de vie à partir de la mesure de possibles biosignatures (oxygèneoxygène, méthane) ;
  • Pandora : petit télescope spatial devant étudier l’atmosphèreatmosphère des exoplanètes en observant leur transittransit devant leur étoileétoile ;
  • Excite : télescope spatial d’étude de la composition chimique des exoplanètes de type « Jupiter chaudJupiter chaud » et de leur atmosphère. Son développement est déjà bien avancé avec un vol test du télescope à bord d’un ballonballon stratosphérique.

Ces autres missions d’astrophysique menacées

Après une longue vie à observer l’UniversUnivers en rayons Xrayons X, la mission du télescope spatial Chandratélescope spatial Chandra a pris fin pour raison budgétaire l’année dernière. Aujourd’hui, la nouvelle génération de télescopes spatiaux est menacée :

  • Cosi : mission de cartographie des émissionsémissions de rayons gammarayons gamma en basse énergieénergie dans l’Univers, en complément de la mission Fermi. Le but est de localiser les régions où de la matière et de l’antimatièreantimatière s’entrechoquent et s’annihilent ;
  • Exclaim : télescope spatial dédié à l’observation en infrarougeinfrarouge lointain, dont le but est de cartographier les régions de formation d’étoiles au fil de l’histoire de notre Univers ;
  • Praxys : mission d’étude de l’Univers en rayons X pour mesurer la distorsion de l’espace-tempsespace-temps et les champs magnétiqueschamps magnétiques autour d’objets compacts comme un trou noirtrou noir ;
  • Tigeriss : instrument scientifique qui doit être embarqué à bord de l’ISS pour détecter les particules cosmiques les plus lourdes ;
  • Axis : grand projet de télescope spatial en rayons X ;
  • Prima : grand projet de télescope spatial en infrarouge lointain, en compétition avec Axis dans un processus de sélection final de la Nasa pour un budget d’un milliard de dollars (il est fort probable que ce processus soit tout simplement interrompu par l’administration Trump).

Des missions européennes également touchées

Les deux grands projets de missions d’astrophysique de l’Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) sont également menacés par un probable retrait de la participation de la Nasa. C’est le cas du futur télescope spatial Athena et de la fantastique mission LisaLisa de déploiement d’un interféromètreinterféromètre géant dans l’espace pour détecter les ondes gravitationnellesondes gravitationnelles.

L’Agence spatiale européenne est également impactée par le choix de l’administration Trump de suspendre le programme MSR (Mars Sample Return) de retour d’échantillons martiensretour d’échantillons martiens, dont l’Europe fournit la composante de transfert des roches de l’orbiteorbite martienne à la Terre. L’ESA doit également faire face au choix de Trump de mettre fin à la station spatiale internationale GatewayGateway.

Est-ce une fin prochaine pour l’astrophysique à la Nasa ? En conférence au Toulouse Space Festival le 17 mai, l’astrophysicienastrophysicien et planétologue Sylvestre Maurice rappelle que le JWST a été menacé plusieurs fois avant d’être finalement mis en orbite. En effet, la temporalité de développement des missions spatiales d’astrophysique à la Nasa est bien plus longue qu’un mandat de Trump !

Auteur : Daniel Chrétien, Rédacteur scientifique

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Artia13

Bonjour ! Je m'appelle Cédric, auteur et éditeur basé à Arles. J'écris et publie des ouvrages sur la désinformation, la sécurité numérique et les enjeux sociétaux, mais aussi des romans d'aventure qui invitent à l'évasion et à la réflexion. Mon objectif : informer, captiver et éveiller les consciences à travers mes écrits.

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